Auteur : Dumontheuil
Editeur : Futuropolis
Troisième et dernier volet de l’extraordinaire adaptation par Nicolas Dumontheil du Monstre des Hawkline de Richard Brautigan.
Zeb, le tueur noir, arrêtera-t-il de compter compulsivement tout et n’importe quoi. Et son copain Ned, le tueur qui n’arrivait plus à tuer, trouvera-t-il un sens à tout ça dans une initiation indienne ? Les délicieuses jumelles Hawkline trouveront-elles chez les deux compères de quoi assouvir leur soif de tendresse ? Le Yéti local cessera-t-il d’écrabouiller son monde ?...
Le choc du premier volume est passé, et nous avons eu le temps de nous accoutumer à ce western farfelu, situé à l’improbable point de rencontre entre Lewis Carroll, Boris Vian et Sergio Leone. Si ce dernier volet nous réserve donc moins de surprise, il nous laisse néanmoins le plaisir de voir se clôturer en beauté une série qui, dans son ensemble de près de 300 pages, constitue l’un des voyages hallucinés les plus réussis de ces dernières années.
Big Foot est un univers débordant de personnages solidement croqués, un labyrinthe narratif dans lequel toutes sortes d’intrigues secondaires croisent et recroisent la trame principale, le tout avec la légèreté de volutes de cigarettes. Ici, le mythe de Frankenstein croise la psychanalyse des tueurs, l’avenir des « stupides hommes blancs » affronte les rêves des derniers Indiens, la mort banale est équilibrée par l’appétit de vie.
"Je ne lis pas, disait André Gide, je relis." Ce qui est valable pour la littérature l’est plus encore pour la bande dessinée. Les trois volumes de Big Foot devraient trouver une place de choix dans votre bibliothèque. Ils constituent l’une de ces œuvres qu’on a plaisir à relire, comme on recroise de vieux amis.
Chronique par Geoffroy d'Ursel