Auteur : Dumontheuil
Editeur : Futuropolis
On imagine le choc, quand Nicolas Dumontheuil découvrit les romans de Richard Brautigan. Cette bonne vieille planète avait donc porté, trop peu de temps hélas, quelqu’un d’aussi barge que lui. Ou pour être plus précis, dont la folie douce entrait en résonance avec la sienne.
Richard Brautigan, dont la célébrité aux States n’a pas survécu au Flower power mais s’est perpétuée en Europe, était, à en croire son éditeur, « plus en phase avec les truites qu’avec les gens aux Etats-Unis. » Eût-il été Anglais, Brautigan, spécialiste du détournement tendrement loufoque de genres établis (western, polar…), aurait trouvé sa place parmi les Monthy Python – et il n’est pas trop tard pour qu’un de ses romans soit adapté au cinéma par Terry Gilliam.
Donc, Big foot est l’adaptation libre du Monstre des Hawkline de Brautigan. Dumontheuil a trouvé dans le roman quelques éléments nouveaux par rapport à son propre style : lui qui s’était fait une spécialité des protagonistes falots malmenés par une vie trop dure pour eux, est confronté à des personnages forts, tant physiquement que psychologiquement (Zed et Ned sont tueurs à gages), mais dotés de particularités qui les rendent attachants. Zed le black passe son temps à compter tout et n’importe quoi. Ned, qui voue une passion pour les petits vieux, est depuis quelques mois devenu incapable de tuer, ce qui présente quelques inconvénients dans la profession. Ils sont engagés par Magic Child, une jeune et jolie indienne (?), aussi intelligente que généreuse de son corps. Les voilà partis à la recherche de la sœur jumelle de Magic, dont la piste croise un peu trop souvent celle du Big Foot, l’équivalent américain du Yéti…
Le premier volume avait été une de ces délicieuses surprises qui vous rappelent que tout n'a pas été dit et ne le sera jamais : des personnages vraiment originaux ; un ton unique, aussi décalé que chaleureux ; sans parler du dessin époustouflant de Dumontheil qui, depuis son entrée fracassante dans la BD avec Qui a tué l’idiot (Alph’Art du meilleur album à Angoulème en 1996) a évolué vers une parfaite maîtrise de son univers graphique.
Dans ce second volet, le choc de la découverte est passé. On se contente de suivre avec sympathie les tribulations des personnages. Mais cet album de transition ne devrait pas être critiqué pour lui-même : ce n’est qu’à la parution du troisième volet du triptyque qu’on pourra se faire une idée de l’œuvre dans son ensemble. Une idée qui, de toute façon ne sortira pas de la fourchette allant de "excellent" à "chef-d’œuvre de la BD".
Richard Brautigan, dont la célébrité aux States n’a pas survécu au Flower power mais s’est perpétuée en Europe, était, à en croire son éditeur, « plus en phase avec les truites qu’avec les gens aux Etats-Unis. » Eût-il été Anglais, Brautigan, spécialiste du détournement tendrement loufoque de genres établis (western, polar…), aurait trouvé sa place parmi les Monthy Python – et il n’est pas trop tard pour qu’un de ses romans soit adapté au cinéma par Terry Gilliam.
Donc, Big foot est l’adaptation libre du Monstre des Hawkline de Brautigan. Dumontheuil a trouvé dans le roman quelques éléments nouveaux par rapport à son propre style : lui qui s’était fait une spécialité des protagonistes falots malmenés par une vie trop dure pour eux, est confronté à des personnages forts, tant physiquement que psychologiquement (Zed et Ned sont tueurs à gages), mais dotés de particularités qui les rendent attachants. Zed le black passe son temps à compter tout et n’importe quoi. Ned, qui voue une passion pour les petits vieux, est depuis quelques mois devenu incapable de tuer, ce qui présente quelques inconvénients dans la profession. Ils sont engagés par Magic Child, une jeune et jolie indienne (?), aussi intelligente que généreuse de son corps. Les voilà partis à la recherche de la sœur jumelle de Magic, dont la piste croise un peu trop souvent celle du Big Foot, l’équivalent américain du Yéti…
Le premier volume avait été une de ces délicieuses surprises qui vous rappelent que tout n'a pas été dit et ne le sera jamais : des personnages vraiment originaux ; un ton unique, aussi décalé que chaleureux ; sans parler du dessin époustouflant de Dumontheil qui, depuis son entrée fracassante dans la BD avec Qui a tué l’idiot (Alph’Art du meilleur album à Angoulème en 1996) a évolué vers une parfaite maîtrise de son univers graphique.
Dans ce second volet, le choc de la découverte est passé. On se contente de suivre avec sympathie les tribulations des personnages. Mais cet album de transition ne devrait pas être critiqué pour lui-même : ce n’est qu’à la parution du troisième volet du triptyque qu’on pourra se faire une idée de l’œuvre dans son ensemble. Une idée qui, de toute façon ne sortira pas de la fourchette allant de "excellent" à "chef-d’œuvre de la BD".
Chronique par Geoffroy d'Ursel