BD : Le Reste du Monde (4 tomes)


Les éditions Casterman étant restées floues dans leur communication de départ quant à la longueur de ce récit, tout portait à croire dans un premier temps qu'il ne s'agirait que d'un diptyque. Eh bien non, c'est bien pour une tétralogie que Jean-Christophe Chauzy a eu carte blanche... afin d'exposer toutes les conséquences effroyables possibles d'une (malheureusement probable) collapsologie totale et brutale... 
 

Si Jean-Christophe Chauzy* s’était déjà fait une spécialité des "scenarii catastrophe" en mettant en scène son alter-ego caricatural dans les péripéties rocambolesques d’Un monde merveilleux, le récit d’anticipation du Reste du Monde ne laisse par contre pas une once de place à l’humour. Il use même de tout son talent graphique pour nous partager une vision hyper-réaliste, angoissée et anxiogène du chaos humain qui suivrait un violent désastre écologique planétaire, avec toutes les horreurs que cela impliquerait : pénuries, pillages, interventions de ravitaillement lâches, meurtres, séquestrations, viols, maladies, folie… Une descente aux enfers dont les témoins en première ligne sont une mère de famille et ses deux fils... que le sort va séparer.

Les planches de grand format présentent toute la maestria graphique de Chauzy et sont appropriées pour dépeindre des personnages impuissants face à l’ampleur d'un contexte  apocalyptique. Comme sur les couvertures, une grande place est donc dédiée aux décors dévastés.



Le problème, c’est qu’aussi impressionnants soient-ils visuellement, 4 tomes d’une vingtaine d’euros chacun, ça fait cher la dose de déprime (ou le cadeau de Noël à un économiste optimiste et climato-sceptique). On aurait espéré un scénario un peu plus surprenant et la note d’espoir finale semble bien dérisoire... à l'image de notre arrogance humaine.


Indéniablement, Le Reste du Monde est pourtant d'ores et déjà une des (si pas LA) BD de référence pour voudrait visualiser l'hypothèse des collapsologues.

Les militants écologistes et sociaux porteront sans doute aussi leur intérêt sur ces autres BD, que nous avons chroniquées en nos pages : The End de Zep ;
la trilogie du Coup de Sang de Bilal ; Le château des animaux de Dorison et Delep ; Femme sauvage de Tirabosco ; Et nos lendemains seront radieux de Bourhis...

Chronique collective de la rédaction Asteline


* dont on vous recommande particulièrement Peines Perdues, D.R.H., les polars/"romans noirs" que sont Sans rancoeur, Clara, Rouge est ma couleur, ou, plus humoristiques : L’Age Ingrat et Béton armé.

 
A lire aussi, nos chroniques à propos
de ces albums-ci signés Chauzy :