Un nouvel album aux illustrations signées David Sala était fort attendu. Son travail sur des livres tels La colère de Banshee, Folles Saisons ou encore La prisonnière du brouillard avaient impressionné bien des petits et même parfois davantage des grands esthètes. Et justement, à propos de grand, on va pouvoir décliner cet adjectif ici puisque cette parution s'appelle Le Géant chagrin, que ça parle forcément d'un personnage à la taille démesurée et puis parce que le format du bouquin lui-même le rend difficile à caser dans sa bibliothèque !
Un des protagonistes de cette histoire est donc un ogre qui vit dans les bois, en harmonie parfaite avec la nature, qui suscite la crainte des braves gens bien malgré lui et dont une des caractéristiques est d’avoir la mémoire comme une passoire… au point d’oublier l’anniversaire de son épouse, ce qui ne sera pas sans conséquences fâcheuses. Mais sans cet événement, la vie de Luce et Lucas, enfants d’une famille "normale", individualiste, terne, où rien ne traîne, rien ne dépasse (à l’image de la ville où ils vivent, d’ailleurs) ne manquerait-elle pas de l’essentiel ?
Cette ode à la vie hors des convenances, à la nature et aux couleurs, c'est la talentueuse romancière Carole Martinez (Coeur cousu, La Terre qui penche) qui la lance et c'est là une idée libératrice... mais c'est d'autre part - à notre connaissance - sa première incursion dans le secteur du livre pour enfants... et ça se sent : son écriture et son rythme de narration peinent à s’adapter à l’âge auquel ce type de livre s’adresse ("dès 4 ans" selon l’éditeur, Casterman). La fable est davantage appropriée pour des lecteurs plus âgés donc, voire des adultes.
Le dessin présenté ci-dessus en témoigne : on a encore droit à des pages de toute beauté, avec des influences de Klimt ou de Gauguin... mais cette fois aussi à quelques inégalités çà et là. Même si la froideur du monde urbain et ses habitants devait se faire sentir, David Sala prononce son contraste à la limite de la cohérence graphique et rend tous les personnages passablement effrayants aux yeux de lecteurs en bas age - à l'exception du géant. Certaines illustrations et mises en couleurs semblent très fouillées, d’autres inabouties en comparaison, comme cette double page avec peu de texte et juste un fauteuil ; celle avec le gros plan sur le nez du géant ; ou cette ville censée être devenue multicolore qui semble s'effacer en un croquis minimaliste. Dommage, même si l'ensemble reste de haut niveau... pour les "grands".
Le dessin présenté ci-dessus en témoigne : on a encore droit à des pages de toute beauté, avec des influences de Klimt ou de Gauguin... mais cette fois aussi à quelques inégalités çà et là. Même si la froideur du monde urbain et ses habitants devait se faire sentir, David Sala prononce son contraste à la limite de la cohérence graphique et rend tous les personnages passablement effrayants aux yeux de lecteurs en bas age - à l'exception du géant. Certaines illustrations et mises en couleurs semblent très fouillées, d’autres inabouties en comparaison, comme cette double page avec peu de texte et juste un fauteuil ; celle avec le gros plan sur le nez du géant ; ou cette ville censée être devenue multicolore qui semble s'effacer en un croquis minimaliste. Dommage, même si l'ensemble reste de haut niveau... pour les "grands".
Maman, Papa, comment vous vous êtes rencontrés ? est le premier d’une série de livres illustrés autour des "grandes questions de Sofia". Publié par Père Castor (Flammarion) et à lire dès 5 ans. L’auteur, Thierry Lenain, s’était déjà fait remarquer par des textes engagés sur les thèmes du racisme, des préjugés, des genres et il signe ici sa seconde collaboration avec l’illustratrice Stéphanie Marchal. Tous deux se mettent donc dans la peau d’une petite métisse qui, comme beaucoup d’enfants, se questionne sur ses origines. Elle pousse la réflexion jusqu’à réaliser tous les "hasards" sans quoi elle n’aurait jamais existé… y compris la création des Etats-Unis ! C'est tout simple, bienveillant et plein de gratitude envers la vie.
Le même éditeur inaugure également une autre nouvelle série, sur le thème du savoir-vivre, pour les "4 ans et +", écrite par Olivier Tallec (qu’on connaît pour ses Grand Loup et Petit Loup).
Lulu a invité son ami Coin-Coin pour le goûter, mais quelle n’est pas sa surprise de voir ce dernier exprimer son insatisfaction, se goinfrer, ne pas remercier… Bref... Quel malpoli ! C’est l’histoire d’une après-midi qui aurait pû être gâchée par l’égoïsme de l’un et l’énervement de l’autre, mais sauvée grâce aux excuses et à la politesse.
Les illustrations de Clare Helen Welsch sont très expressives mais basiques, laissant dès lors beaucoup de blanc dans les pages, comme en couverture… ce qui nous questionne sur la nécessité d’imprimer cela à un assez grand format.
Encore chez Père Castor, deux nouveaux livres-CD de comptines du patrimoine français : l’un à danser (à plusieurs) et l’autre à mimer. Les livres comportent de grandes illustrations colorées et douces (à défaut de grande originalité) par Madeleine Brunelet (connue pour ses Ptimounes), des explications des gestes et des chorégraphies. Activités à faire avec les petits de 3 ans environ.
Les arrangement musicaux sont modernes, souvent joliment surprenants, quelquefois agaçants (selon les chanteurs ou chanteuses surtout), mais c’est le lot de quasiment toutes les compilations du genre. Globalement, c’est très bien réalisé (par e-magine) et arrangé (par Solhal)..
Chronique collective de la rédaction Asteline