Editeur : Futuropolis
Malgré l’intrusion de hachures dans son dessin en ligne claire, le graphisme de Jean-C. Denis ne change pas : sans tape-à-l’œil et classieux, il est parfaitement au service du récit traité, qu’il soit atypique comme Nouvelles du monde invisible ou plus classique, comme ce Zone blanche.
S’il ne se veut ni vraiment polar, ni récit d’espionnage, ni histoire d’amour, ni chronique sociale, ni manifeste écologique, ce bouquin mêle tout de même un peu de tout cela. C’est une enquête policière autour de l’assassinat présumé de Serge Guérin, un quinquagénaire parisien, vivant seul avec son chat et souffrant d’électro-sensibilité aigue. L’auteur nous retrace ce qui s’est passé durant ses derniers jours.
Lors d’un soir de panne d’électricité générale, Serge ne parvient plus à rentrer chez lui – le digicode de l’entrée ne répond plus – mais il se sent revivre, libéré de tous ces champs électromagnétiques de la vie moderne qui l’assaillent habituellement. Le fond de l'air étant frisquet, il trouve refuge dans un hôtel, où il fait la connaissance d’une jeune femme qui lui plaît… et avec qui il va conclure un échange de services pour satisfaire leurs revanches sur des événements fâcheux qui se sont produits dans leurs vies respectives.
L’idée de départ de ce roman graphique est excellente, sa lecture passionnante, mais l’auteur n’en tire malheureusement pas parti pour la mener à un dénouement surprenant et original. L'agréable moment de lecture retombe soudainement comme un soufflé. Vraiment dommage pour un livre qui aurait pu figurer parmi les meilleurs Jean-C. Denis s'il avait tenu ses promesses.
Chronique collective de la rédaction Asteline
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