Auteurs : Merwan et Vivès
Editeur : Dargaud
Les armées romaines ont mené la bataille finale. Maintenant, l'Empire domine toutes les terres connues. Visionnaire, l'Empereur (chef suprême, général en chef des armées, père des nations, intermédiaire direct entre les dieux et les hommes) envisage l'avenir : puisque l'Empire ne peut plus se contenter aujourd'hui de conquérir l'espace, il doit désormais installer sa puissance dans le temps.
Pour mener à bien ce vaste projet, il envoie ses meilleurs éléments au-delà des limites du connu. Glorim Courtis, capitaine d'escouade et guerrier d'élite, s'enfonce dans le désert à la tête d'une poignée d'hommes.
Ecrivant et dessinant à quatre mains, Merwan et Bastien Vivès, deux des révélations de ces dernières années, entrent dans la cour des grands en publiant chez Poisson Pilote cette série qui promet de renouveler le péplum fantastique. Il est évidemment impossible de juger d'une trilogie sur le seul premier album. Tout ce qu'on peut en dire, c'est la séduction immédiate qui opère dès qu'on le feuillette.
Dépourvu de tout repère historique, le voyage de Glorim et de ses hommes se détache du réalisme pour se situer dans l'onirisme, entre rêve et cauchemar. Comme dans le très réussi Hollywood Jan que Bastien Vivès avait cosigné avec Mickaël Sanlaville, on sent une fascination presque adolescente pour le muscle tueur, sans pour autant que l'ouvrage souffre de la naïveté qui accompagne généralement cette forme d'hypertrophie violente. Le dessin surtout fait merveille, avec une abondance de plans larges qui donnent au vide du décor une présence vaguement angoissante. Les couleurs directes, surtout, saisissent, avec leur dominantes vert saumâtre et ocre auxquelles les auteurs ont donné un aspect hypnotique de vieux cuivre.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, Pour l'Empire est à rapprocher du Big Foot de Dumontheuil et de Messire Guillaume de Matthieu Bonhomme et Gwen de Bonneval. Les trois séries sont des "road comics" (comme on dit "road movie") qui renouvèlent chacune un genre (le péplum, le western et l'aventure de cape et d'épée) par une exploration d'un fantastique original, loin des clichés issus des mythologies gréco-romaines ou anglo-saxonnes. Big Foot a tenu la route : les trois volumes se lisent comme une seule histoire dans laquelle la tension narrative ne baisse jamais. Messire Guillaume, par contre, se perd en digressions après un premier volume particulièrement alléchant.
Quant à Pour l'Empire, ce triptyque est une très belle réussite, se clôturant par un final inattendu et halluciné, dont je ne peux rien dévoiler hormis qu'il oscille entre fantastique et récit initiatique, beauté et horreur.
Pour mener à bien ce vaste projet, il envoie ses meilleurs éléments au-delà des limites du connu. Glorim Courtis, capitaine d'escouade et guerrier d'élite, s'enfonce dans le désert à la tête d'une poignée d'hommes.
Ecrivant et dessinant à quatre mains, Merwan et Bastien Vivès, deux des révélations de ces dernières années, entrent dans la cour des grands en publiant chez Poisson Pilote cette série qui promet de renouveler le péplum fantastique. Il est évidemment impossible de juger d'une trilogie sur le seul premier album. Tout ce qu'on peut en dire, c'est la séduction immédiate qui opère dès qu'on le feuillette.
Dépourvu de tout repère historique, le voyage de Glorim et de ses hommes se détache du réalisme pour se situer dans l'onirisme, entre rêve et cauchemar. Comme dans le très réussi Hollywood Jan que Bastien Vivès avait cosigné avec Mickaël Sanlaville, on sent une fascination presque adolescente pour le muscle tueur, sans pour autant que l'ouvrage souffre de la naïveté qui accompagne généralement cette forme d'hypertrophie violente. Le dessin surtout fait merveille, avec une abondance de plans larges qui donnent au vide du décor une présence vaguement angoissante. Les couleurs directes, surtout, saisissent, avec leur dominantes vert saumâtre et ocre auxquelles les auteurs ont donné un aspect hypnotique de vieux cuivre.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, Pour l'Empire est à rapprocher du Big Foot de Dumontheuil et de Messire Guillaume de Matthieu Bonhomme et Gwen de Bonneval. Les trois séries sont des "road comics" (comme on dit "road movie") qui renouvèlent chacune un genre (le péplum, le western et l'aventure de cape et d'épée) par une exploration d'un fantastique original, loin des clichés issus des mythologies gréco-romaines ou anglo-saxonnes. Big Foot a tenu la route : les trois volumes se lisent comme une seule histoire dans laquelle la tension narrative ne baisse jamais. Messire Guillaume, par contre, se perd en digressions après un premier volume particulièrement alléchant.
Quant à Pour l'Empire, ce triptyque est une très belle réussite, se clôturant par un final inattendu et halluciné, dont je ne peux rien dévoiler hormis qu'il oscille entre fantastique et récit initiatique, beauté et horreur.
Chronique par Geoffroy d'Ursel (avec la contribution de Jean)
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