BD : Dernier week-end de janvier

A
près son Corto Maltese relifté qui pouvait laisser perplexe (voir notre chronique),
y a-t-il dans ce nouveau livre de Bastien Vivès de quoi titiller ceux qui avaient aimé Polina  ? Oui et non. On retrouve l'auteur avec une histoire où il ne se passe pas forcément grand chose, où son trait, ses jeux d'ombres et de lumières aussi suggestifs qu'élégants magnifient les atmosphères, traduisent les émotions derrière les non-dits. 
 
Comme on ne met probablement jamais mieux en scène que ce qu’on a expérimenté soi-même, c’est ici au festival d’Angoulême que Vivès a décidé d'emmener ses lecteurs, sur les traces d’un dessinateur professionnel fictif et moustachu, prénommé Denis. 
 
D
enis semble un peu las de cette routine contrainte des festivals… mais il y fait néanmoins une belle rencontre : celle de Vanessa, une médecin ayant peu d’affinités avec la BD mais qui vient lui demander un dessin pour son mari, Marc. Ce dernier est en effet déjà occupé à faire la file pour l'obtention d'autres dédicaces. Le couple et l’artiste se retrouveront plus tard autour d’une table et sympathiseront. L’ambiguïté n'aura de cesse de grandir secrètement entre Vanessa et Denis.


 
L
es connaisseurs remarqueront au fil des pages quelques têtes connues du monde du "9e art", comme celles d'auteurs et de personnages. Ne trouvez-vous pas que Marc (voir images ci-contre) a une troublante ressemblance avec Largo Winch (ainsi que des petits airs de Bob Morane ailleurs dans l'histoire) ?  
 
A
lternent ici des planches de dialogues, parfois visuellement quelconques, avec d'autres, graphiquement beaucoup plus réjouissantes, où la grâce émane de cette économie de moyens propres à Vivès. La tranche de vie décrite dans
Dernier week-end de janvier parait en revanche bien vaine en comparaison du parcours initiatique de la jeune Polina. Ce nouveau roman graphique ne figurera pas dans nos incontournables de 2022, mais pour qui est friand(e) du travail de l'auteur, il vaudra quand même un détour.

 Chronique collective de la rédaction Asteline

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