BD : Mozart à Paris


Vraisemblablement très influencé par le graphisme et la narration de Christophe Blain (Quai d’Orsay, Gus, Isaac le pirate, ...) Frantz Duchazeau fait ici exploser son talent de dessinateur dans son traitement des décors. Ces ruelles et ambiances de la capitale française durant la seconde partie du 18e siècle auraient d’ailleurs gagné à figurer dans des cases plus grandes.  

Le jeune Wolfgang - représenté sous forme d’un petit personnage façon Petit Nicolas de Sempé - fait irruption à Paris et tâchera de se débarrasser de cette étiquette d’enfant prodige qui lui colle au basques et d'y présenter ses ambitions de jeune adulte compositeur. Il sera aussi tiraillé entre les recommandations strictes de son père et les émancipations que lui-même croit bonnes à l’évolution de sa carrière ; tiraillé encore entre les oeuvres de commande et ses envies d’opéra ; entre les bonnes relations à entretenir avec les puissants et la colère de sentir son génie incompris ; entre l’amour filial pour sa mère et celui, fantasmé, qu’il éprouve pour la belle cantatrice Aloysia…

Son passage dans cette ville aura décidément tout d’une errance, qui marquera néanmoins un tournant dans sa vie.

Le scénario, documenté et nettement plus réaliste que le dessin, est constitué d’une suite de saynettes que lient évidemment les protagonistes et les décors de la "ville lumière". Les libertés que Duchazeau s'octroie se trouvent surtout dans des séquences oniriques du plus bel effet, dont certaines en hommage à Little Nemo In Slumberland de Winsor McCay.

Un bel hommage, tant à Paris qu’à Mozart, ni plus ni moins. 


Chronique par Joachim
 
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