Editeur : Futuropolis
Avec Urban, Luc Brunschwig se lance dans le remake d’une de ses propres séries, Urban Games, avortée après la parution du tome 1 (en 1999 chez Les Humanoïdes Associés). Inutile de préciser que cet ambitieux projet de science-fiction lui tient particulièrement à cœur.
Je ne dispose plus de la première mouture pour pouvoir la relire et comparer, mais l’approche est cette fois indéniablement différente, plus adulte et visuellement plus sombre et impressionnante.
Monplaisir est une mégapole sous contrôle policier, qui offre à ses visiteurs plaisirs et débauche. Misère sociale et grotesque de consommation se côtoient. Sur les écrans géants omniprésents, Springy Fool, le dirigeant déguisé en lapin blanc, en compagnie de son inséparable A.L.I.C.E., pulpeuse créature d’intelligence artificielle, commentent d’un air réjoui les faits divers sordides survenant dans la cité.
C’est dans ce contexte malsain et caricatural que débarque Zach, quittant sa campagne avec l’ambition de devenir un superflic à l’image du justicier fictif dont il était fan durant son enfance.
Il y a un peu du 5e élément (film de Luc Besson) et de L’Incal d’Alexandro Jodorowsky dans cet univers robotisé et décadent.
Le graphisme très réussi de Roberto Ricci n’est lui-même pas sans m’évoquer celui de Juan Gimenez dans La Caste de MétaBarons, grandiose spin-off de L’Incal. On sait toutefois qu’un scenario de Brunschwig s’axe généralement autour des psychologies de personnages, de désarroi social et différera au final complètement d’une saga spatio-mythologique initiatique à la Jodo. Au stade de ce premier tome introductif, malgré son lot de bonnes idées, il faudra toutefois attendre le second pour sentir que Urban se démarque d’autres récits de science-fiction.
On attend aussi d’être rassurés sur l’existence d’une suite et d’une fin à cette nouvelle série.