Dossier consacré à ALEX BARBIER


   I. PARCOURS :
 
Apparues dans les pages de la revue Charlie dans la seconde partie des années ‘70, les planches peintes d’Alex Barbier (France, 1950) ont tout de suite été inclassables, dérangeantes.
D’abord remarqué, l’artiste sera pourtant rapidement relégué au rang des subversifs indésirables et devra patienter jusqu’aux années ’90 pour se voir enfin reconnaître comme précurseur de nouvelles possibilités du 9e Art.

Après
Les paysages de la nuit et Comme un poulet sans tête (chez Delcourt), il poursuivra sa carrière chez Frémok (Lettres au maire de V., Autoportrait du vampire d’en face, Pornographie d’une ville), un éditeur qui se chargera aussi de republier des ouvrages antérieurs, incroyablement inventifs mais devenus introuvables (Lycaons et Le dieu du 12).

Alex Barbier nous invite à scruter névroses, vice, décadence par le trou de la serrure. Ses images ne sont pas sans rappeler les tableaux de Bacon et sont rehaussées d’une écriture brute et sans tabou.

A
mateurs de récits proprets et de scénarii construits à la hollywoodienne, passez votre chemin ! Il est ici question d’art expressionniste,
cru, tordu, hard. De la bande dessinée comme vous n’en avez sans doute jamais vue !

En ayant abondamment traité de sexualité comme d’une obsession, comme de quelque chose de bestial (ses êtres humains se métamorphosent souvent en bêtes, d’ailleurs), Barbier a exploré jusqu'à saturation ce qu'il avait à exprimer en  bande dessinée. Aujourd'hui, il éprouve le besoin de peindre davantage et de raconter moins. Nous l'avions rencontré alors qu'il travaillait sur son ultime livre (
Dernière Bande) :

II. L'INTERVIEW :