BD : Nimuë

V
oici une histoire qui propose une variante sur les origines de la Dame du Lac, pour le plus grand plaisir des amateurs de la saga arthurienne, qui savent bien que ce personnage de légende est aussi appelé - selon les versions - la fée Viviane, Nynève ou encore... Nimuë.



Ici, on la découvre fillette, d’abord inconsciente, flottant à la dérive sur les eaux sombres, échappant à la mort grâce au secours que lui porte un paysan. L'homme l’amène dans sa chaumière, où son épouse finit par accepter de l’adopter, malgré leurs difficultés financières. Le couple la rebaptise Anna et espère compenser un tant soit peu la disparition mystérieuse de leur propre fille. Mais le jour où c’est Anna qui est introuvable à son tour, le drame sera total. 



L
e récit se clôt en un tome ; il est bien construit ; les dessins sont plaisants (apparemment entièrement réalisés à l’ordinateur ?) ; et les ambiances sombres ou en clair-obscur comme il se doit. On regrettera peut-être un manque d’originalité dans les physionomies, de charisme chez Merlin, mais, pour un premier album, la jeune auteure-dessinatrice Aldara Prado convainc… et a déjà de qui tenir. En effet, quoi de plus normal si son nom vous évoque quelque chose : elle est la fille d’une "pointure" de la bande dessinée espagnole, Miguelanxo Prado, à qui on devait, par exemple, Trait de craie - un incontournable des années (A suivre…) - ou, plus récemment Le triskel volé, qui traitait aussi de culture celtique par le biais du genre fantastique. La transmission stylistique père-fille est notable, même si Aldara intègre également des influences de sa génération. On perçoit par endroits discrètement celle des mangas japonais ou des cartoons.
 

Chronique par Joachim Regout

Nimuë est paru aux éditions Casterman

P.S. : Si vous avez aimé, lisez aussi notre avis à propos du Morgane de Kansara et Fert.