L’autre frangin, Marcelin, est plus jeune, taciturne, cupide, aspirant à une vie urbaine aisée en faisant des affaires "faciles". Il est d’ailleurs sur le point de mettre en vente leur logis commun, dans le but de réinvestir la somme dans un commerce risqué.
Pendant ce temps, leur région est marquée par un fait d’actualité retentissant et largement médiatisé : un avion venu des Indes s'y est crashé, en très haute altitude. La carcasse s'avère hors de portée des services de secours en pleine saison hivernale et il paraît impossible qu'il y ait eu des survivants. Un lien va progressivement se tisser entre ce drame et le destin de nos deux anti-héros.
Sans être en mesure de juger les différences par rapport au roman originel, je suis admiratif par la façon il est ici mis en scène, avec d'impressionnantes aquarelles* sans jamais verser dans l’esbroufe. Le style graphique m’évoque un peu le travail d’Olivier Berlion (Le cadet des Soupetard, Sales mioches, Lie-de-vin, Tony Corso, Le Kid de l'Oklahoma, etc.) et le sens aigu du cadrage de Hermann. J'espère que Dominique Monféry reviendra bien vite à la création de bandes dessinées après cet album. Pour patienter, j'ai justement du Troyat dans ma pile de romans en attente. Hmm... Le prisonnier n°1 ?
Chronique par Joachim Regout
La neige en deuil est paru aux éditions Rue de Sèvres.
* Aquarelles faites main ? Numériques ? Un mélange des deux ? Difficile à déterminer.
