Isa, on l'avait découverte au début des années 2000 dans le journal Spirou avec Puddingham Palace, tandis que Gaudelette signait, à la même époque, Pedro le coati dans les pages du même hebdomadaire. Voilà qui permettra à certain(e)s de resituer ces deux auteurs qui s'associent aujourd'hui pour le scénario de Comment je me suis radicalisée en féminazie.
Dans son dessin, Isa s'inscrit dans la tradition des "BD à gros nez". Elle s'avère être une digne héritière de Turk et De Groot (Robin Dubois, Léonard) ; de Frank Margerin (Lucien) - qui lui a sans doute inspiré le goût de multiplier les petits détails rigolos - ; et de Florence Cestac, qui par ailleurs était aussi une grande défenseuse des droits des femmes. Ce thème du féminisme, vous vous en doutez au vu du titre, est également le sujet de la BD que je vous présente aujourd'hui.
Dans son dessin, Isa s'inscrit dans la tradition des "BD à gros nez". Elle s'avère être une digne héritière de Turk et De Groot (Robin Dubois, Léonard) ; de Frank Margerin (Lucien) - qui lui a sans doute inspiré le goût de multiplier les petits détails rigolos - ; et de Florence Cestac, qui par ailleurs était aussi une grande défenseuse des droits des femmes. Ce thème du féminisme, vous vous en doutez au vu du titre, est également le sujet de la BD que je vous présente aujourd'hui.
Bien sûr, la dénonciation du machisme ordinaire,
les Femen, Virginie Despentes, #MeToo, la question du genre et le langage inclusif sont passés par là. En jouant de quiproquos qu'ont ou pourraient engendrer ces combats légitimes, ces conflits stériles aussi, avec leurs nouvelles incompréhensions, réactions déplacées, de nouveaux doutes, extrémismes…
Isa et Gaudelette parviennent à réaliser, à mon sens, la BD la plus drôle de l’année. Mais attention... comme le mentionne un avertissement ("trigger warning") au début du livre :
"Certains épisodes contiennent des passages en écriture inclusive avec points médians, des anglicismes en veux-tu, en voilà, et même quelques propos à tendance misandre, qui pourraient heurter des hommes blancs cis hétéros boomers dominants un brin susceptibles. Une cellule d'écoute et de soutien psychologique est à leur disposition sur le site internet www.fluideglacial.com."
Ce qui est truculent, hormis la quantité de trouvailles humoristiques, c'est la mise en abyme de la dessinatrice. La protagoniste de cette suite d'histoires courtes n'est en effet autre que l'alter ego caricatural d'Isa et on s'attache à cette "autrice" (!) de BD flemmarde, mal assurée, féministe militante, célibataire à chat, aux fins de mois difficiles et dont les passages dans les bureaux de son éditeur créent la panique…
Comment je me suis radicalisée en féminazie est une lecture bâtie sur des sujets délicats et qui vise juste, tournant en ridicule tous les personnages, mais surtout les dérives de tous bords. Les moments de sourire et de rire sont assurés, ce qui est toujours bon à prendre dans ce contexte de clivages et de luttes sociales dénigrées, qui plombent la société française contemporaine.
"Certains épisodes contiennent des passages en écriture inclusive avec points médians, des anglicismes en veux-tu, en voilà, et même quelques propos à tendance misandre, qui pourraient heurter des hommes blancs cis hétéros boomers dominants un brin susceptibles. Une cellule d'écoute et de soutien psychologique est à leur disposition sur le site internet www.fluideglacial.com."
Ce qui est truculent, hormis la quantité de trouvailles humoristiques, c'est la mise en abyme de la dessinatrice. La protagoniste de cette suite d'histoires courtes n'est en effet autre que l'alter ego caricatural d'Isa et on s'attache à cette "autrice" (!) de BD flemmarde, mal assurée, féministe militante, célibataire à chat, aux fins de mois difficiles et dont les passages dans les bureaux de son éditeur créent la panique…
Comment je me suis radicalisée en féminazie est une lecture bâtie sur des sujets délicats et qui vise juste, tournant en ridicule tous les personnages, mais surtout les dérives de tous bords. Les moments de sourire et de rire sont assurés, ce qui est toujours bon à prendre dans ce contexte de clivages et de luttes sociales dénigrées, qui plombent la société française contemporaine.