Auteur : José Carlos Somoza
Editeur : Actes Sud
Somoza écrit bien. Ses mots s’enchaînent, déliés, subtils, organisés et clairs, sans jamais se départir du pouvoir de l’image, de la métaphore et de la délicatesse. Et ce sens de l’écrit, à son apogée dans ses premiers romans que sont La caverne des idées et Clara et la pénombre, se retrouve tout autant dans La dame n°13, roman où l’auteur a donné tout le pouvoir à la poésie.
Rulfo ne cesse de faire le même cauchemar, voyage mental l’emmenant vers une maison bourgeoise où un crime atroce se commet. Sans entrer dans les détails du déroulement, ce cauchemar est en réalité une piste menant Rulfo vers la découverte d’une secte séculaire, composée de treize dames, sorcières s’il en est, ayant inspiré les plus grands poètes de tous les temps. Pas dans un simple esprit d’esthète, non, mais bien dans le but d’amener ces poètes à créer des « vers de pouvoirs », enchaînement de mots qui, une fois récités par ces dames, deviennent des armes ayant une influence sur les choses et les hommes. Accompagné d’un médecin et d’une étrange hongroise, Rulfo se donne pour mission de les anéantir.
Basculant entre psychologique, fantastique et horreur, ce roman ne cesse d’être en décalage avec celui qui l’écrit. Du moins avec son style. Car Somoza a le don de séduire son lecteur et je me suis laissée séduire. L’idée de départ était très tentante, laissant mille pistes à exploiter. Le plus grand pouvoir résiderait dans la poésie : l’image est d’une beauté saisissante. Mais le chemin pris l’est moins… J’espérais sans doute un peu plus, mais n’ai finalement gardé qu’un petit goût amer de déception.
Les scènes sanglantes, les révélations, les inventions, non, ce n’était pas pour moi. Seules la genèse et la psychologie de ses personnages valent le détour, ainsi que la manière habile dont il mène la danse.
Regrets, donc. Mais Somoza a un don, et dans l’espoir que la prochaine fois sera meilleure, je lui laisse le poids de quelques étoiles.
Editeur : Actes Sud
(Roman, 423 p.)
Somoza écrit bien. Ses mots s’enchaînent, déliés, subtils, organisés et clairs, sans jamais se départir du pouvoir de l’image, de la métaphore et de la délicatesse. Et ce sens de l’écrit, à son apogée dans ses premiers romans que sont La caverne des idées et Clara et la pénombre, se retrouve tout autant dans La dame n°13, roman où l’auteur a donné tout le pouvoir à la poésie.
Rulfo ne cesse de faire le même cauchemar, voyage mental l’emmenant vers une maison bourgeoise où un crime atroce se commet. Sans entrer dans les détails du déroulement, ce cauchemar est en réalité une piste menant Rulfo vers la découverte d’une secte séculaire, composée de treize dames, sorcières s’il en est, ayant inspiré les plus grands poètes de tous les temps. Pas dans un simple esprit d’esthète, non, mais bien dans le but d’amener ces poètes à créer des « vers de pouvoirs », enchaînement de mots qui, une fois récités par ces dames, deviennent des armes ayant une influence sur les choses et les hommes. Accompagné d’un médecin et d’une étrange hongroise, Rulfo se donne pour mission de les anéantir.
Basculant entre psychologique, fantastique et horreur, ce roman ne cesse d’être en décalage avec celui qui l’écrit. Du moins avec son style. Car Somoza a le don de séduire son lecteur et je me suis laissée séduire. L’idée de départ était très tentante, laissant mille pistes à exploiter. Le plus grand pouvoir résiderait dans la poésie : l’image est d’une beauté saisissante. Mais le chemin pris l’est moins… J’espérais sans doute un peu plus, mais n’ai finalement gardé qu’un petit goût amer de déception.
Les scènes sanglantes, les révélations, les inventions, non, ce n’était pas pour moi. Seules la genèse et la psychologie de ses personnages valent le détour, ainsi que la manière habile dont il mène la danse.
Regrets, donc. Mais Somoza a un don, et dans l’espoir que la prochaine fois sera meilleure, je lui laisse le poids de quelques étoiles.
Chronique par Virginie
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