Après The End, qui reste - à ce jour - la meilleure BD "réaliste" de Zep, le voici qui revient avec un autre one-shot d’anticipation, toujours aux éditions Rue de Sèvres. La BD s'intitule Ce que nous sommes et s’appuie non plus cette fois sur des travaux d’un biologiste, mais sur ceux d’un expert en neurosciences : Pierre Magistretti.
2113. Constant est jeune homme de la génération "augmentée", c’est-à-dire qu’il fait partie des nantis urbains, ceux qui ont un implant cérébral connecté à un giga-serveur de données, leur conférant un savoir immédiat sur un tas de sujets ; la possibilité d’expérimenter des sensations fortes au travers de jeux aussi interactifs qu’immersifs ; ou encore le choix de tel ou tel goût savoureux qu'ils attribueront aux gélules qu'ils ingèrent.
Une vision du bonheur au futur ? Jusqu’au jour où l’"assistant vital" de notre antihéros se mettra à bugger. Sans données cartographiques, il ne pourra plus rentrer chez lui ; sans avoir développé sa propre mémoire il ne saura même plus qui il est, ni distinguer certains dangers naturels. Il se retrouvera rapidement au ban de la société dans laquelle il avait l’habitude d’évoluer, mais à la différence des autres marginalisés, non-"augmentés", il ignore tout de la vie réelle.
Zep sait renouveler ses sujets, mais semble ici surfer sur la vague Black Mirror. Malheureusement, le développement du thème de départ aurait pu être plus original, mieux rythmé et le dénouement plus convaincant. Sur le plan graphique aussi, nous sommes un peu en reste. C'est assez froid, les planches sont plus inégales que précédemment. Les scènes dans la nature auraient gagné à trancher par davantage de chaleur. Le talent d'aquarelliste de l'auteur aurait pu faire des merveilles.
Zep sait renouveler ses sujets, mais semble ici surfer sur la vague Black Mirror. Malheureusement, le développement du thème de départ aurait pu être plus original, mieux rythmé et le dénouement plus convaincant. Sur le plan graphique aussi, nous sommes un peu en reste. C'est assez froid, les planches sont plus inégales que précédemment. Les scènes dans la nature auraient gagné à trancher par davantage de chaleur. Le talent d'aquarelliste de l'auteur aurait pu faire des merveilles.
Comme dans The End, les dessins semblent être des crayonnés nets (à moins qu'il s'agisse d'un effet de trait à la palette graphique ?), mis en couleur par ordinateur, avec des aplats aux gammes chromatiques limitées qui changent au gré des scènes. Les décors sont sommaires, plus souvent suggérés que montrés ; les cases montrent la majeure partie du temps des personnages - aux physionomies assez quelconques.
La répartition entre temps explicatifs, contemplatifs et d'action ne semble pas toujours bien équilibrée.
La lecture n’est pourtant jamais déplaisante, mais on a eu du mal à "y croire", un ensemble de résolutions semblant providentielles ou peu logiques (à commencer par les portes verrouillées qui s’ouvrent d’un seul coup de pied).
"On voulait faire un humain augmenté, on a créé l'humain assisté", voilà le slogan de vente de cette BD, évidemment très médiatisée. Elle aura le mérite de faire parler plus largement de cette thématique... auxquels les amateurs de science-fiction sont familiers depuis longtemps. Un romancier contemporain comme Alain Damasio questionne notre rapport au "progrès" de manière plus approfondie.
Vous aurez compris notre déception, mais aussi notre espoir de retrouver prochainement un Zep plus en verve.
"On voulait faire un humain augmenté, on a créé l'humain assisté", voilà le slogan de vente de cette BD, évidemment très médiatisée. Elle aura le mérite de faire parler plus largement de cette thématique... auxquels les amateurs de science-fiction sont familiers depuis longtemps. Un romancier contemporain comme Alain Damasio questionne notre rapport au "progrès" de manière plus approfondie.
Vous aurez compris notre déception, mais aussi notre espoir de retrouver prochainement un Zep plus en verve.
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à propos d'albums de Zep :
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