BD : Aldobrando

Dans un Moyen-Âge imaginaire, un chevalier confie son fils à un vieux sorcier avant de se rendre à son ultime combat. 

L'enfant s’appelle Aldobrando, grandit en restant simplet et maigrichon. C’est donc un stratagème rusé que son mentor imaginera pour émanciper l'adolescent : le vieillard feindra une blessure mortelle pour l’envoyer parcourir le vaste monde à la recherche d’une herbe rare, qui, en réalité, n’existe pas.
La pureté de coeur du jeune homme lui vaudra d'abord bien évidemment des infortunes dans cette "vraie vie", composée aussi, comme vous le savez, de mensonges, de trahisons, de mauvaises rencontres et de violence. Il découvrira aussi son pays troublé par le règne d’un roi aussi ridicule que détestable, s’apprêtant à se marier avec sa propre fille adoptive, une délicate princesse. 

Il y a dans ce récit initiatique, écrit par Gipi, beaucoup d’éléments emprunts au conte classique, avec des détournements de clichés, des surprises en suffisance et des éléments cruels qui en font une histoire aux psychologies fouillées. Les dessins (et couleurs) de Critone rehaussent cet aspect avec une galerie de trognes mémorable. Cet épais one-shot, publié par les éditions Casterman, constitue  une excellente lecture BD ado-adulte en ce début d'année 2020

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Chronique par Joachim Regout

P.S.: Si vous avez aimé, je vous recommande également la lecture du Grand Pouvoir du Chninkel de Rosinski et Van Hamme (Casterman), ou Morgane de Kansara et Fert (Delcourt).