Editeur : Futuropolis
Cette
bande dessinée dédiée à Régis Debray est composée de quelques menus échanges que cet écrivain-philosophe a accordés à Alexandre
Franc, de quelques extraits de ses livres illustrés de manière originale, mais semble
surtout ponctuée par les incertitudes et autres errances de forme et de
fond dues au complexe d'infériorité qu'éprouve le dessinateur.
Au
travers d'un alter ego de papier inconsistant, Alexandre Franc se
décrit en effet comme étant trop impressionné pour parvenir à
structurer la ligne directrice de son ouvrage. Au point de régulièrement chercher la
fuite... ce qui s'avère tantôt amusant (il y a un
petit côté Woody Allen là-dedans), tantôt agaçant (surtout quand cela
prend une proportion importante dans l'ouvrage).
Pourtant, cet artiste a démontré depuis ses débuts, avec Les Isolés ou Macula
Brocoli par exemple, un talent certain pour mettre des thèmatiques
intéressantes en scène, avec de nombreuses trouvailles derrière un
classicisme minimaliste de façade. Y aurait-il un côté auto-sabordage
chez ce garçon au grand potentiel ?
Voilà donc une bande dessinée intéressante, mais qui laisse comme un gros arrière-goût d'inabouti. L'ouvrage aurait sans doute
gagné à être un hommage sans les répliques tant attendues et radines de
Régis Debray, ou alors à bénéficier de son implication plus active dans
le projet.
Chronique par Jean Alinea
Consultez toutes nos chroniques à propos