Editeur : Les Humanoïdes Associés
(Pour "public averti")
Me voilà avec, entre les mains, un auteur "classique" de la bande dessinée dite érotique…
Je
découvre Milo Manara sans a priori, pour la première fois, avec cette
Métamorphose de Lucius, album inspiré d’Apulée (deuxième siècle après
Jésus Christ), auteur du premier roman en prose de langue latine, Les
Métamorphoses ou L’Ane d’or.
C’est dans ces métamorphoses que
Manara s’est trouvé une trame de fond. Lucius, voulant séduire la belle
Photis, s’empare d’un onguent magique censé le transformer en oiseau.
Bien mal lui en prend : en quelques instants, le voilà transformé en
âne. Et… doté d’un membre des plus impressionnants.
Manara décide
alors de mettre en scène (de manière condensée) les péripéties de
Lucius pour se donner plus d’occasions d’exploiter ce qui fait sa
spécificité : les scènes érotiques elles-mêmes.
Il faut
reconnaître à son dessin une efficacité réelle : son trait est fait pour
la sensualité. Couleurs étrangement paradoxales : du gris, du mauve, du
blanc, des couleurs froides pour accentuer les quelques éclats plus
vifs parsemés de-ci, de-là, sans doute. Ses passages plus émoustillants
sont effectivement réussis.
Néanmoins, la mise en page ne déborde
pas d’originalité, les dialogues sont des plus creux (bon, vous me
direz, dans un album " érotique", je sais…) mais, ce qui me chagrine,
c’est qu’en s’étant approprié un "classique" de la littérature, Manara
l’ait transformé en une succession de saynètes sans queue ni tête
frôlant parfois terriblement le risible.
Déception. Il est évident que l’auteur cherche avant tout un scénario prétexte à son talent de dessinateur du genre. Et en ce qui me concerne, la vacuité de la trame a fortement gâché le plaisir visuel de l’ensemble…
Chronique par Virginie
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