Editeur : Glénat
Hubert et Zanzim entérinent ici le gage de qualité que constitue leur collaboration.
On
reconnaît immédiatement la touche du scénariste par ses thèmes de
prédilection que sont les amours insolites, l’ésotérisme, les complots,
et puis par ce ton humorique qui alterne tendresse, causticité, voire
ironie macabre.
En revanche, le graphisme de Zanzim s’est éloigné des
belles planches peintes des Yeux Verts pour progressivement* se
rapprocher d’un trait à la Kerascoët, les comparses de Hubert pour Miss
Pas Touche. Les deux séries s’adressent au même public et l’intrigue de
Ma Vie Posthume nécessitait un trait aussi dynamique et léger. J’aurais
personnellement préféré des ambiances à la façon des Yeux Verts, mais
sans doute l’atmosphère sombre aurait-elle pris le dessus sur
l’humour.
Emma est une veuve octogénaire qui découvre que, malgré son
assassinat, elle demeure parmi les vivants. Une ironie du sort à
laquelle il lui faut bien se résoudre et s’adapter. Sa femme de ménage
semble ne rien avoir remarqué d’anormal et se montre toujours aussi
têtue. Quant à sa nièce, elle s’enquiert toujours de sa santé, qu’elle
espère mauvaise, dans l’espoir d’hériter au plus vite de la maison
familiale.
Sous des dehors légers et décalés, cette bande dessinée
dresse aussi un portrait très finement observé du troisième âge. On y
découvre, en alternance, le quotidien, les réflexions et les souvenirs
de cette petite vieille, maigre et au sale caractère. Et combien elle
regrette cette dispute qui valut à son défunt mari d’être renversé
mortellement par un chauffard.
Ma Vie Posthume, c’est tour à tour
touchant, drôle, morbide – et donc un peu effrayant -… et bien entendu
passionnant, car la question qui taraude le lecteur n’est évidemment pas
laissée en suspens : qui a bien pu vouloir éliminer Emma ? Vous
trouverez la réponse au bout du second tome.
Reverrons-nous un jour ces
personnages attachants dans un autre cycle ? Avant une autre vie, je
veux dire.
Chronique par Joachim
Une série à découvrir absolument aussi, scénarisée par Hubert :