Editeur : Le dilettante
Pèlerinage intérieur où le personnage console ses frustrations au gré de
ses fantasmes, jeu de pistes inventif, manipulation du lecteur et étude
d’une conscience solitaire et marquée par une blessure d'enfance. Il y
en a des ingrédients dans ce nouveau roman d’Alexandre Millon ! En ce
qui me concerne, la sauce a bien pris.
Lire et vivre, lire et sentir, lire et entendre, lire et voir. On est
pas volé pour le temps consacré. Ce n'est pas qu’une bonne cuisine, mais
encore et toujours une composition musicale. Musique-armature,
-canevas, -symbole, -émotion. "…comme une pellicule de pensée devenue
photosensible" ; "musique entre mélancolie et philosophie, avec une
pointe de romanesque refoulé."
En fin de compte, Alexandre Millon pense à tout et on se tient le menton
entre le pouce et l’index, un sourire relevant un côté des lèvres,
s'exclamant "ouah". Ben oui, "ouah". C’est un auteur qui a de la
classe sans en faire trop. L'air désinvolte, mine de rien, et pourtant
pertinent.
"A bout d’insomnies empelotonnées, sa lucidité avait des aiguilles dans l’aile". Quand même. Le lecteur, bien que mené par le bout du nez, n’est pas pris pour une catégorie basique du homo habilis tout juste bon à tourner les pages, et ça fait plaisir.
"A bout d’insomnies empelotonnées, sa lucidité avait des aiguilles dans l’aile". Quand même. Le lecteur, bien que mené par le bout du nez, n’est pas pris pour une catégorie basique du homo habilis tout juste bon à tourner les pages, et ça fait plaisir.
Sinon, Monsieur Sarandon, "ce sentimental refoulé, irascible,
inflammable", qui regarde l’humanité derrière sa baie vitrée, me reste
assez sympa, malgré tout. Il vit un drame ordinaire, une blessure, une
réminiscence, de celles qui empoisonnent le coeur de nombreux êtres
humains, et, pourtant, nous voilà partis dans une direction subtile et
surprenante. La quatrième dimension essentielle. Celle qui commence et
se termine on ne sait trop où… Manipulable , existentielle. Celle qui
laisse la première place à l'autre soi, celui qu'on voudrait être. Ou
peut-être pas.
Chronique par Virginie
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Le site Internet d'Alexandre Millon :