David, les femmes et la mort
Auteur : Vanistendael
Editeur : Le Lombard
Nocturnes
Auteur : Clarke
Editeur : Le Lombard
Les éditions du Lombard auraient-elles décidé de plomber le moral de leurs lecteurs pour redynamiser la vente de leurs séries humoristiques ? Je plaisante.
Tout de même, il est assez surprenant de retrouver chez cet éditeur Judith Vanistendael, auteur issue du catalogue pointu d’Actes Sud BD, avec un ouvrage au format qu’on aurait plutôt vu chez ce dernier.
Auteur : Vanistendael
Editeur : Le Lombard
Nocturnes
Auteur : Clarke
Editeur : Le Lombard
Les éditions du Lombard auraient-elles décidé de plomber le moral de leurs lecteurs pour redynamiser la vente de leurs séries humoristiques ? Je plaisante.
Tout de même, il est assez surprenant de retrouver chez cet éditeur Judith Vanistendael, auteur issue du catalogue pointu d’Actes Sud BD, avec un ouvrage au format qu’on aurait plutôt vu chez ce dernier.
La jeune fille et le nègre de la jeune dessinatrice avait séduit par une histoire d’amour improbable, mais je suis beaucoup plus perplexe face à David, les femmes et la mort. Ce bouquin raconte de manière réaliste - mais avec un dessin qui ne l'est pas - le cancer d’un patriarche, véritablement le seul homme de la famille, les autres membres étant sa femme, ses deux filles (dont l’une est séparée de son conjoint) et sa petite fille. Au fil des 270 pages, on découvre la façon avec laquelle chacun(e) des protagonistes vit la maladie de David. Des désarrois qui s’expriment ou non, mais sans différer de la tristesse que chacun d’entre nous pourrait ressentir à l’agonie et le décès d’un proche. Où se trouve l’originalité de regard sur le thème ? A part filer le bourdon, qu'apporte ce livre ? Dans un registre similaire - pas plus drôle mais plus édifiant -, on vous recommande Vers la sortie de Joyce Farmer.
Tout aussi mortuaire, mais avec une idée de base à mon sens plus intéressante que dans David, les femmes et la mort, le Lombard propose Nocturnes. Une intrigue adulte, aux tonalités mi-polar, mi-fantastique et pour laquelle Clarke a adapté son dessin à son propos, avec un réalisme épuré bien éloigné de ses univers comiques (la jeune sorcière Mélusine, Mister President…).
Le récit est celui d’un romancier, Léo, qui se meurt. Les personnages fictifs – ou non – de son dernier manuscrit, partiellement autobiographique, voient ainsi avec stupéfaction leur environnement campagnard se désagréger, la quantité d’intervenants se limiter. Un contexte paniquant qui créera des tensions, un mélange de reconnaissance et de haine envers l’auteur, une amertume face à la vacuité de leur vécu et finalement même de leur rôle. Seule la sœur de l’auteur, bien réelle, semblait ignorer mener une double vie en protagoniste de roman et se questionne...
Un one-shot à tiroirs, avec mises en abîmes. Si le "pitch" est accrocheur et cinématographique, son développement a l’avantage d’être imprévisible… mais l’inconvénient d’être inabouti. Inaugurant une réflexion presque existentielle sur la création, Nocturnes laissait espérer mieux et abandonnera le lecteur dans un état morose.
Chronique par Jean Alinea