Editeur : Futuropolis
Avec Les petits ruisseaux, Pascal Rabaté parvient une fois de plus à nous surprendre et à nous toucher, renouant avec la verve de comptoir et l’observation des petites gens de province. En cela, on est plus proches d’Un ver dans le fruit ou Les pieds dedans que des Ibicus (Vents d’Ouest)… mais en plus positif. Oui, plus positif, malgré le thème qui est le troisième âge, trop souvent considéré comme une attente de la mort *.
Dans le fin fond de la campagne française, Emile, un petit vieux, veuf et souffrant de solitude, pensait - à tort - bien connaître son compagnon de pêche, Edmond. La mort de ce dernier va toutefois bouleverser la routine d’Emile, l’amenant à reconsidérer la dernière partie de sa vie : malgré le passé et la nostalgie, il est possible d’aimer encore, d’avoir éventuellement des relations sexuelles, de faire des expériences de vie épanouissantes... Voilà donc un beau récit au souffle optimiste.
Mais pourquoi diable Rabaté a-t-il délaissé un style graphique qui signait sa maturité - à savoir celui d’Ibicus - au profit d'un dessin de type storyboard, jeté, mis en couleur avec des aplats numériques sommaires ? Si on était en droit d'en attendre davantage sur la qualité visuelle, sur le plan de l'histoire par contre, l'auteur-dessinateur signe indéniablement avec Les petits ruisseaux une des plus belles histoires qu'il nous ait raconté à ce jour !
Chronique par Joachim Regout
* Si le thème du troisième âge - rarement abordé en bande dessinée - vous intéresse, lisez aussi Couma Aco, de Baudoin (à l’Association) et, dans un genre humoristique et mignon, la série Mamette, de Nob (chez Glénat, collection Tchô).
N.B. : Lisez tous nos avis à propos d'ouvrages signés Rabaté :
N.B. : Lisez tous nos avis à propos d'ouvrages signés Rabaté :