BD : Le Roi Banal

Auteurs : Ozanam et Kyung-Eun
Editions : Casterman (KSTR)



L’album chroniqué se construit sur une idée qui n’a rien de banal : un veuf décide de proclamer l’indépendance du royaume dont il est le roi et dont son chien est l’unique sujet. Il le nommera "Georgettia", du nom de sa femme décédée.
On se sait pas grand-chose de ses motivations, sinon que la solitude le pousse à fantasmer sa vie, d’autant plus que sa fille vient rarement lui rendre visite. Alors, pour obtenir la reconnaissance de son nouvel Etat, notre cher papy doit obtenir l’approbation des Nations Unies auquel il envoie des lettres s’informant des modalités administratives à suivre. Insuffisamment affranchies, elles n’arrivent jamais. Et son gendre est un agent des postes dont les velléités littéraires ne se sont jamais éteintes, au grand dam de son épouse.

Antoine Ozanam nous pond une histoire plutôt originale et la confie à un dessinateur qui l’est tout autant : le dessin coloré de Kyung-Eun a des airs d’illustration pour album jeunesse et s’accorde parfaitement à un récit plein de naïveté. On saute sans crier gare de la crue réalité aux fantasmes de châteaux forts, de dragons et de damoiselles, et c’est extrêmement sympathique !

Dire que c’est totalement réussi est cependant un peu exagéré. Il y a ça et là quelques ellipses qui provoquent de vrais trous d’air dans l’histoire, des retournements de situation un peu abrupts ou des intrigues secondaires un peu artificielles (l’huissier, la copine du café, le sex-shop, la jalousie). Mais globalement, même avec ces quelques bémols, le tout emporte l’adhésion par son indéniable fraicheur.


Chronique par Yves


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