Auteurs : Collectif
Editeur : Zanpano
Une vingtaine de dessinateurs ont personnalisé des photographies bruxelloises de Patrick Van Roy. Pas de Grand-Place, ni d’Atomium, ni de Manneken-Pis ici. Non, plutôt des décors d’heures creuses, sans vie, souvent impersonnels mais plein d’atmosphères et propices à accueillir l’imaginaire pictural d’autres artistes. La démarche donne bien entendu des résultats variés. Si on devait toutefois s’arrêter à la vision qu’en offre ce livre, cette ville serait davantage à fuir qu’à visiter. Le titre est traître car les clichés de Bruxelles ne servent finalement que de prétexte pour donner une interprétation artistique de la vie urbaine nocturne. Noire, mais souvent captivante.
Ainsi, Jacques de Loustal présente un diaporama de fin du monde, où la nature semble reprendre ses droits sur le béton. Corbeaux, chiens noirs ou cafards rôdent… et ce tableau apocalyptique sera complété plus loin par un dragon (dessin par Xavier Lowenthal), un personnage victime d’une agression dans un tunnel glacial (Liberatore) ou encore des habitants d’un immeuble se jetant les uns après les autres dans le vide (Stéphane Levallois).
Alex Barbier (voir notre dossier et interview ici) donne dans le minimalisme fauve et la contemplation déprimée.
Autre figure alternative emblématique, Edmond Baudoin (cf. dossier) a choisi la digression : se servant d’une photo de palissade de chantier, il évoque le désintérêt américain (symbolisé par un super-héros) envers le cas de femmes quotidiennement exécutées dans une ville frontalière du Mexique.
Varenne, Berthet et Manara jouent quant à eux – et sans surprise – la carte sexy.
Dans un registre plus léger, Alec Severin se charge de quelques jolies images de jour, dont des hommages à Tintin et Spirou. Johan De Moor envoie sa Vache Pi 3,1416 enquêter en ville à 2h00 du matin. On découvre alors, au travers d’un prisme très "pop-art" ce que cachent les apparences du silence : drôles de zèbres et autres oiseaux préhistoriques, voire même une scène d’intimité et un superhéros en action.
François Avril signe parmi les plus belles images du livre (cf. ci-dessous), en ode à la diversité, au mystère et au potentiel imaginaire que présente une capitale européenne. Ca se passe de mots et ça vaut le détour. Killoffer embraye avec ce qu’on peut interpréter comme des ondes énergisant certains lieux urbains : mouvement de foule et attraits sexués. Très beau également.
Trop absent du monde des cases, Philippe Druillet réapparait et a réalisé ici cinq illustrations où l’on voit le mythique Sloane errer dans un Bruxelles méconnaissable. Reflets de la nostalgie de son auteur, qui y a temporairement vécu… il y a de nombreuses années de cela.
Notons aussi les participations de Silvio Cadelo, Dave Mac Kean, André Juillard, Gilbert Shelton, Laurent Van Roy, William Henne ou encore Jean-Michel Nicollet.
P.S. : Ce livre est édité à tirage limité et numéroté.
Editeur : Zanpano
Une vingtaine de dessinateurs ont personnalisé des photographies bruxelloises de Patrick Van Roy. Pas de Grand-Place, ni d’Atomium, ni de Manneken-Pis ici. Non, plutôt des décors d’heures creuses, sans vie, souvent impersonnels mais plein d’atmosphères et propices à accueillir l’imaginaire pictural d’autres artistes. La démarche donne bien entendu des résultats variés. Si on devait toutefois s’arrêter à la vision qu’en offre ce livre, cette ville serait davantage à fuir qu’à visiter. Le titre est traître car les clichés de Bruxelles ne servent finalement que de prétexte pour donner une interprétation artistique de la vie urbaine nocturne. Noire, mais souvent captivante.
Ainsi, Jacques de Loustal présente un diaporama de fin du monde, où la nature semble reprendre ses droits sur le béton. Corbeaux, chiens noirs ou cafards rôdent… et ce tableau apocalyptique sera complété plus loin par un dragon (dessin par Xavier Lowenthal), un personnage victime d’une agression dans un tunnel glacial (Liberatore) ou encore des habitants d’un immeuble se jetant les uns après les autres dans le vide (Stéphane Levallois).
Alex Barbier (voir notre dossier et interview ici) donne dans le minimalisme fauve et la contemplation déprimée.
Autre figure alternative emblématique, Edmond Baudoin (cf. dossier) a choisi la digression : se servant d’une photo de palissade de chantier, il évoque le désintérêt américain (symbolisé par un super-héros) envers le cas de femmes quotidiennement exécutées dans une ville frontalière du Mexique.
Varenne, Berthet et Manara jouent quant à eux – et sans surprise – la carte sexy.
Dans un registre plus léger, Alec Severin se charge de quelques jolies images de jour, dont des hommages à Tintin et Spirou. Johan De Moor envoie sa Vache Pi 3,1416 enquêter en ville à 2h00 du matin. On découvre alors, au travers d’un prisme très "pop-art" ce que cachent les apparences du silence : drôles de zèbres et autres oiseaux préhistoriques, voire même une scène d’intimité et un superhéros en action.
François Avril signe parmi les plus belles images du livre (cf. ci-dessous), en ode à la diversité, au mystère et au potentiel imaginaire que présente une capitale européenne. Ca se passe de mots et ça vaut le détour. Killoffer embraye avec ce qu’on peut interpréter comme des ondes énergisant certains lieux urbains : mouvement de foule et attraits sexués. Très beau également.
Trop absent du monde des cases, Philippe Druillet réapparait et a réalisé ici cinq illustrations où l’on voit le mythique Sloane errer dans un Bruxelles méconnaissable. Reflets de la nostalgie de son auteur, qui y a temporairement vécu… il y a de nombreuses années de cela.
Notons aussi les participations de Silvio Cadelo, Dave Mac Kean, André Juillard, Gilbert Shelton, Laurent Van Roy, William Henne ou encore Jean-Michel Nicollet.
Chronique par Jean Alinea
P.S. : Ce livre est édité à tirage limité et numéroté.