Auteur : Nicolas Vadot
Editeur : Casterman
Nicolas Vadot est réputé pour ses remarquables dessins de presse. Si sa maîtrise de la bande dessinée est un peu moindre, il apporte au neuvième art une originalité bienvenue. Une singularité principalement thématique présente dès sa première série, Norbert l’imaginaire, où l’on pénétrait dans la psychologie complexe de deux amoureux, faisant de nous des témoins de la lutte politique interne que mènent de front imagination, raison, inconscient et dépression.
Dans Neuf mois, le dessin s’est amélioré et l’histoire nous invite à explorer… la grossesse masculine ! Voilà un thème ô combien intéressant et qui dénote ! On parle en effet si peu des perturbations conscientes et inconscientes qui s’opèrent chez l’homme en passe de devenir père. Pourtant, nombreux sont ceux qui éprouvent des perturbations psychologiques importantes à ce moment crucial de leur vie, confrontés à l’idée de leur propre finalité. En supprimant la frontière entre scènes réalistes et scènes rêvées, nous sommes entraînés dans un univers faussement absurde et vraiment métaphorique. Le tunnel d’autoroute mène droit dans les nuages, les gens semblent tous avoir les têtes d’un Sigmund Freud inexpressif et le héros tousse tousse tousse, jusqu’à expectorer un chat (qui rappelle la mascotte graphique de l’auteur). On est parfois proche d’ambiances à la Julius Corentin Acquefacques.
Là où le récit ne convainc pas tellement, à mon avis, c’est dans cet étrange mélange de genres. Des éléments et personnages humoristiques côtoient un graphisme apparemment influencé par Bilal (le trait charbonneux et les animaux tels que le requin, le félin et la mouche évoquent la Tétralogie du Monstre et Animal’z). Et puis, comment partager l’angoisse du protagoniste dans les séquences finales quand celles qui précèdent relèvent du pur burlesque ?
Neuf mois reste toutefois un intéressant récit de sensations, jusqu’au dénouement a priori trop simple et expéditif… et pourtant cohérent.
Dans Neuf mois, le dessin s’est amélioré et l’histoire nous invite à explorer… la grossesse masculine ! Voilà un thème ô combien intéressant et qui dénote ! On parle en effet si peu des perturbations conscientes et inconscientes qui s’opèrent chez l’homme en passe de devenir père. Pourtant, nombreux sont ceux qui éprouvent des perturbations psychologiques importantes à ce moment crucial de leur vie, confrontés à l’idée de leur propre finalité. En supprimant la frontière entre scènes réalistes et scènes rêvées, nous sommes entraînés dans un univers faussement absurde et vraiment métaphorique. Le tunnel d’autoroute mène droit dans les nuages, les gens semblent tous avoir les têtes d’un Sigmund Freud inexpressif et le héros tousse tousse tousse, jusqu’à expectorer un chat (qui rappelle la mascotte graphique de l’auteur). On est parfois proche d’ambiances à la Julius Corentin Acquefacques.
Là où le récit ne convainc pas tellement, à mon avis, c’est dans cet étrange mélange de genres. Des éléments et personnages humoristiques côtoient un graphisme apparemment influencé par Bilal (le trait charbonneux et les animaux tels que le requin, le félin et la mouche évoquent la Tétralogie du Monstre et Animal’z). Et puis, comment partager l’angoisse du protagoniste dans les séquences finales quand celles qui précèdent relèvent du pur burlesque ?
Neuf mois reste toutefois un intéressant récit de sensations, jusqu’au dénouement a priori trop simple et expéditif… et pourtant cohérent.
Chronique par Jean Alinea
P.S. : Lisez aussi notre avis à propos du diptyque
Maudit Mardi !, par le même auteur.