Auteur : Pluttark
Editeur : Dargaud
Ne vous méprenez pas sur le contenu. Contrairement à ce que le dessin de couverture peut faire croire, Bipèdes, un documentaire fascinant sur le plus célèbre des mammifères est bien plus qu’un album sur les mecs pour qui le sexe fait office de cerveau. Pour cerner de quoi il est question, référons-nous plutôt au titre : nous avons droit à un documentaire. Et il étudiera bien l’(H)homme en tant que mammifère, c'est-à-dire d’animal. Et ceux qui prétendent que l’être humain a bien évolué ces derniers milliers d’années devront se rendre à l’évidence : quand Pluttark compare l’(H)homme à un bestiau soumis à ses instincts, ça tient fichtrement bien la route.
Bipèdes s’attaque aux habitudes humaines comme le ferait un documentaire animalier ou ethnologique. L’(H)homme en tant qu’animal, ce sont des rites d’interaction, pas si éloignés de ceux de ses voisins sur le grand arbre de l’évolution. Pluttark y jette un œil ironique mais jamais cynique, aidé de son trait naïf mais jamais enfantin. La drague et les mâles dominants. Les individus qui exercent leur agressivité sur leurs subalternes. Le travail. Le quotidien. Le petit d’Homme du stade de bébé jusqu’au stade adulte, avec entre les deux le stade grégaire mais amorphe de l’adolescence. L’Homme et son logement. etc. etc. Le tout débité avec humour, couleur… et esprit.
L’analyse rigolote des travers de nos congénères nous est assénée dans un langage châtié que les documentaires animaliers rediffusés pendant la nuit n’arrivent même pas à atteindre (sans parler du répétitif Jardin Extraordinaire le dimanche sur la chaîne publique belge). De quoi faire briller les yeux des amoureux de la langue française (dont je suis), qu’ils se sentent ou non au sommet de l’échelle de l’évolution du bon goût.
Cette attention pour le texte provoque un contraste tout à fait rafraichissant avec le dessin. La physionomie des personnages peut en effet paraitre enfantine de prime abord, mais quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu’il est, en fait, savamment étudié, pour illustrer le mieux possible nos travers en restant simple et coloré, ce qui est, en soi, une vraie prouesse.
Alors oui, même si les habitudes masculines ou féminines, même si les instincts primaux des grands hominidés ont déjà fait couler beaucoup d’encre ou fait dessiner beaucoup de cases, Pluttark ressert le tout avec une fraîcheur rare et une ironie qui l’est tout autant. Pour le lecteur qui en a marre des pensums et des donneurs de leçon, autant que pour celui qui n’aime pas l’humour de corps de garde, c’est plutôt bienvenu.
Editeur : Dargaud
Ne vous méprenez pas sur le contenu. Contrairement à ce que le dessin de couverture peut faire croire, Bipèdes, un documentaire fascinant sur le plus célèbre des mammifères est bien plus qu’un album sur les mecs pour qui le sexe fait office de cerveau. Pour cerner de quoi il est question, référons-nous plutôt au titre : nous avons droit à un documentaire. Et il étudiera bien l’(H)homme en tant que mammifère, c'est-à-dire d’animal. Et ceux qui prétendent que l’être humain a bien évolué ces derniers milliers d’années devront se rendre à l’évidence : quand Pluttark compare l’(H)homme à un bestiau soumis à ses instincts, ça tient fichtrement bien la route.
Bipèdes s’attaque aux habitudes humaines comme le ferait un documentaire animalier ou ethnologique. L’(H)homme en tant qu’animal, ce sont des rites d’interaction, pas si éloignés de ceux de ses voisins sur le grand arbre de l’évolution. Pluttark y jette un œil ironique mais jamais cynique, aidé de son trait naïf mais jamais enfantin. La drague et les mâles dominants. Les individus qui exercent leur agressivité sur leurs subalternes. Le travail. Le quotidien. Le petit d’Homme du stade de bébé jusqu’au stade adulte, avec entre les deux le stade grégaire mais amorphe de l’adolescence. L’Homme et son logement. etc. etc. Le tout débité avec humour, couleur… et esprit.
L’analyse rigolote des travers de nos congénères nous est assénée dans un langage châtié que les documentaires animaliers rediffusés pendant la nuit n’arrivent même pas à atteindre (sans parler du répétitif Jardin Extraordinaire le dimanche sur la chaîne publique belge). De quoi faire briller les yeux des amoureux de la langue française (dont je suis), qu’ils se sentent ou non au sommet de l’échelle de l’évolution du bon goût.
Cette attention pour le texte provoque un contraste tout à fait rafraichissant avec le dessin. La physionomie des personnages peut en effet paraitre enfantine de prime abord, mais quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu’il est, en fait, savamment étudié, pour illustrer le mieux possible nos travers en restant simple et coloré, ce qui est, en soi, une vraie prouesse.
Alors oui, même si les habitudes masculines ou féminines, même si les instincts primaux des grands hominidés ont déjà fait couler beaucoup d’encre ou fait dessiner beaucoup de cases, Pluttark ressert le tout avec une fraîcheur rare et une ironie qui l’est tout autant. Pour le lecteur qui en a marre des pensums et des donneurs de leçon, autant que pour celui qui n’aime pas l’humour de corps de garde, c’est plutôt bienvenu.
Chronique par Yves