BD : Buzz-moi

Auteur : Aurita
Editeur : Les Impressions Nouvelles


“Oh putain ! Oh putain ! J’vais m’faire bouffer toute crue, moi !!!” s’exclame-t-elle en couverture. Et on comprend effectivement qu’Aurélia Aurita ait pu à maintes reprises se sentir en fâcheuse posture, étant donné le sujet chaud-bouillant de son désormais best-seller Fraise et Chocolat* (2006).

Comment cette toute jeune auteure allait-elle poursuivre sa carrière après un tel tapage autour de son livre-témoignage d’amour et d’érotisme très osé à son compagnon (l’auteur et éditeur Frédéric Boilet) ?

Mais Aurélia Aurita cherche-t-elle à se tirer d’affaire ? Ou préfère-t-elle continuer à vendre beaucoup ? On était effectivement déjà en droit de se poser la question avec la parution, en 2007, d’un second volume de Fraise et Chocolat* (relativement réussi). S'ensuivit en 2008 Je ne verrai pas Okinawa*, abordant un autre sujet que son intimité amoureuse et sexuelle, puisqu’elle y montait en épingle une mésaventure douanière, utilisant cette anecdote pour exprimer le sentiment d’exclusion.

Et puis, Buzz-moi.

Tout d’abord, intituler son nouveau livre Buzz-moi en référence au sulfureux Baise-moi de Virginie Despentes, un roman qui ne lui a pas plu (elle l’écrit texto à l’intérieur), n’est-ce pas un peu contestable ? Bien sûr, c’est un titre aguicheur. Ah toujours ce dilemme : se tirer d’affaire ou vendre ? Mais passons…

Avec son dessin spontané en noir et blanc, très reconnaissable, Aurélia Aurita narre, au travers de mini-tranches de vie ayant suivi la parution de Fraise et Chocolat, ses déboires avec la presse, les séances de dédicaces, ses propres doutes ou encore sa vie dans un village vosgien.

Persister et signer dans le genre autobiographique est une chose, mais cela relève ici tellement de l’anecdotique égocentrique et datable (contrairement à Fraise et Chocolat qui traite d’un sujet universel), qu'on en vient à se demander si cela a un sens d’en faire un livre. C’est très agréable à lire, parfois touchant, et même intéressant (les coulisses de la presse et de la TV) mais cela n’en fait pas un “must have” pour sa bibliothèque. Ces planches semblent davantage constituées pour un blog ou pour des pages de magazine.

Mais peut-être Buzz-moi est-il un moyen pour l’auteure de boucler la boucle, de passer à une nouvelle étape créative ? A suivre…

Chronique collective de la rédaction Asteline
  

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Fraise et chocolat