BD : Chevrotine

C
’est paru chez Fluide Glacial, mais ce n’est pas vraiment une BD d’humour. Ce bouquin est non seulement inclassable, il est difficilement descriptible. Tâchons de le présenter en quelques lignes quand même.
 
Au fil de chapitres courts, on découvre la vie de la Chevrotine et de ses enfants, habitant dans la forêt. Sauf que la belle révèle un caractère... hum... surprenant, et que ses rejetons ne sont pas tout à fait ce qu'on imaginait au départ. Que la maison ressemble à une chaumière de conte dans un décor de western. Que les moyens de déplacement sont "vintagement" futuristes ou de grands oiseaux blancs. Que les intervenants sont improbables, les rebondissements fantastiques, la magie tantôt vaudou, tantôt "martienne". 

N
icolas Gaignard (dessin) et Patrick Starsky (scénario) doivent sans doute s’être nourris tour à tour de Tom Sawyer (de Mark Twain), Simetierre (de Stephen King), Blueberry et Arzach (de Giraud/Moebius) ou encore des véhicules imaginés par Franquin, puisqu'en mélangeant ces influences, en dosant suspense noir, absurde grinçant et drôlerie psychédélique, ils parviennent à
créer un petit univers original... ce qui est suffisamment rare pour le souligner.

C
roisons les doigts pour qu’il en existe une suite, sans quoi nous resterions un peu sur notre faim. Ce premier livre fourmille d'idées, c'est comme une entrée en matière qui demande de poursuivre pour en renforcer la cohérence.

Chronique par Joachim Regout