Le dessin attrayant et coloré de Frédéric Pillot (Lulu Vroumette, Tilou bleu...) se met au service de la plume de la romancière Agnès Ledig pour une série d'albums axée sur les émotions. La particularité est qu'on lit une première fois l'histoire avec l'enfant dans le sens habituel, mais qu'à la fin de l'ouvrage nous sommes invités à la relire dans l'autre sens, ce qui a pour effet de contrer les injonctions néfastes de la première lecture.
Ainsi, dans Mazette est trop/très sensible, on assiste d'abord à une forme de procès de l'enfant qui pleure trop, alors qu'en lisant les mêmes pages à rebours on trouve une défense du droit de laisser s'exprimer ce qui le/la touche. Dans Mazette aime bien gagner/jouer, on assiste d'abord à l'apologie de la compétitivité à tout prix avant de découvrir celle du jeu pour le plaisir.
Un principe sympa qu'on ne qualifiera pas de novateur, mais tout du moins d'ingénieux. Le talent de narrateur de l'adulte est sollicité pour que ce soit le second message, plus positif, qui remporte l'adhésion de l'enfant.
Toujours dans le registre des émotions, le même éditeur, Père Castor (Flammarion) propose aussi deux autres ouvrages, très différents des susmentionnés mais aussi l'un de l'autre :
Tout d'abord Où es-tu, Loup ?, par Sandra Dieckmann, qui aborde l'épineuse question de la perte d'un être cher, de manière subtile et poétique.
Ainsi, dans Mazette est trop/très sensible, on assiste d'abord à une forme de procès de l'enfant qui pleure trop, alors qu'en lisant les mêmes pages à rebours on trouve une défense du droit de laisser s'exprimer ce qui le/la touche. Dans Mazette aime bien gagner/jouer, on assiste d'abord à l'apologie de la compétitivité à tout prix avant de découvrir celle du jeu pour le plaisir.
Un principe sympa qu'on ne qualifiera pas de novateur, mais tout du moins d'ingénieux. Le talent de narrateur de l'adulte est sollicité pour que ce soit le second message, plus positif, qui remporte l'adhésion de l'enfant.
Toujours dans le registre des émotions, le même éditeur, Père Castor (Flammarion) propose aussi deux autres ouvrages, très différents des susmentionnés mais aussi l'un de l'autre :
Tout d'abord Où es-tu, Loup ?, par Sandra Dieckmann, qui aborde l'épineuse question de la perte d'un être cher, de manière subtile et poétique.
Renarde et Loup étaient inséparables, mais un jour le second ne sera pas au rendez-vous pour nager dans la rivière et s'émerveiller ensemble devant la beauté du monde. Partant à sa recherche, elle redécouvrira tout ce qui l'environne autrement, en comprenant enfin l'ultime message de son compagnon.
La couverture est rehaussée d'une couleur argentée supplémentaire du plus bel effet, mais c'est tout le livre qui est un ravissement pour les yeux... et une souhaitable mini-consolation pour le coeur.
Ensuite il y a Mon monstre et moi de Nadija Hussain et Ella Bailey, un bouquin judicieux pour tout enfant en mal de confiance en lui.
Un beau livre d'art et de jeunesse à la fois, publié par Casterman.
Comment parvenir à réduire ses peurs, ses phobies, sa timidité ? En dénonçant son "monstre" à ses parents ? En tentant de le semer ? De le chasser à tout jamais ? Mais comment se fait-il que rien de cela ne marche ?!? Le jeune héros-narrateur du livre découvrira que la solution réside dans l'acceptation de ce drôle de compagnon mais en lui redonnant ses justes proportions (une taille plus petite que la sienne) et sa juste place.
Les dessins (réalisés numériquement) sont efficaces mais simplistes... Alors on en profite pour passer un message aux éditeurs : les bibliothèques de nos maisons ne sont pas extensibles et si on accorde volontiers de la place aux grands livres signés Rébecca Dautremer (par exemple) pour redécouvrir la minutie des illustrations, on accueille aussi volontiers des histoires sans grande identité graphique mais "utiles" comme celle-ci... mais en plus petit et avec une couverture souple dès la première parution, svp !
Casterman l'a bien compris avec sa collection Casterminouche (qui ne mise en revanche pas du tout assez sur l'attrait des dessins !). Pour rester dans le thème des émotions, nous avons retenu Moi, j'ai pas peur !. Nadine Brun-Cosme et Christine Davenieront y ont une toute autre approche du sujet... qu'on réservera à des enfants au caractère plus téméraire, sous peine de provoquer des cauchemars.
Les dessins (réalisés numériquement) sont efficaces mais simplistes... Alors on en profite pour passer un message aux éditeurs : les bibliothèques de nos maisons ne sont pas extensibles et si on accorde volontiers de la place aux grands livres signés Rébecca Dautremer (par exemple) pour redécouvrir la minutie des illustrations, on accueille aussi volontiers des histoires sans grande identité graphique mais "utiles" comme celle-ci... mais en plus petit et avec une couverture souple dès la première parution, svp !
Casterman l'a bien compris avec sa collection Casterminouche (qui ne mise en revanche pas du tout assez sur l'attrait des dessins !). Pour rester dans le thème des émotions, nous avons retenu Moi, j'ai pas peur !. Nadine Brun-Cosme et Christine Davenieront y ont une toute autre approche du sujet... qu'on réservera à des enfants au caractère plus téméraire, sous peine de provoquer des cauchemars.
Petite souris fanfaronne et prétend ne rien craindre. Les pages qui vont suivre vont tenter de mettre son émotion à l'épreuve avec des serpents et autres animaux enragés, des monstres, sorcières et dragons. Bref, un livre qui joue sur le plaisir de frissonner. Ne croyez pas le slogan de la collection - "une histoire et on se couche" -, j'en connais qui vont en redemander, surexcités !
Et à propos de dynamisme à revendre, les frayeurs en moins (sauf pour certains personnages du récit), notons aussi le retour des Trois petits coquins d'Emma Chichester Clark (dessins) et Quentin Blake (texte), avec leurs (més)aventures en vacances.
Ces chenapans de singes d'Ida Delahuppe ne s'avèreront évidemment pas moins intenables et sources d'ennuis dans un environnement bucolique... C'est donc reparti pour une succession de bêtises qui feront fantasmer et rire les enfants sages ou moins sages !
Un livre qui a déjà des allures de classique vintage et "so british". Paru aux éditions Gallimard.
Et à propos de dynamisme à revendre, les frayeurs en moins (sauf pour certains personnages du récit), notons aussi le retour des Trois petits coquins d'Emma Chichester Clark (dessins) et Quentin Blake (texte), avec leurs (més)aventures en vacances.
Ces chenapans de singes d'Ida Delahuppe ne s'avèreront évidemment pas moins intenables et sources d'ennuis dans un environnement bucolique... C'est donc reparti pour une succession de bêtises qui feront fantasmer et rire les enfants sages ou moins sages !
Un livre qui a déjà des allures de classique vintage et "so british". Paru aux éditions Gallimard.
Pour terminer cette sélection du mois, nous nous en voudrions de ne pas mentionner, dans un tout autre genre, un ovni dans les nouveautés : A propos de la vie par le hollandais Christian Borstlap.
Il signe là une ode à la complexité et l'interdépendance du vivant, avec un texte simple mais juste, mis en images - comme l'annonce déjà la couverture - de façon surprenante, allégorique, schématique, psychédélique et humoristique.
Il signe là une ode à la complexité et l'interdépendance du vivant, avec un texte simple mais juste, mis en images - comme l'annonce déjà la couverture - de façon surprenante, allégorique, schématique, psychédélique et humoristique.
Un beau livre d'art et de jeunesse à la fois, publié par Casterman.
Chronique collective de la rédaction Asteline