BD : Un été d'enfer

Vera Brosgol réunit ici ses (mauvais) souvenirs d’enfance et de mouvements de jeunesse pour en faire un récit (quasi) autobiographique. 



D’origine russe mais vivant aux USA avec son petit frère Phil et sa mère esseulée et fauchée, Vera était une fillette qui tentait vainement de se faire accepter par ses copines plus gâtées. A l’approche des vacances, plutôt que s’ennuyer pendant que tous les autres enfants allaient être en colo, l’opportunité de rejoindre un camp scout “à la russe” se présenta et Vera s’en était réjouie dans un premier temps… avant de découvrir la désagréable réalité des choses : des toilettes de fortune nauséabondes aux jalousies entre ses ainées (pour les yeux d’un garçon peu recommandable), sans oublier les situations embarassantes, les compétitions débiles, les injustices et ce besoin qu’ont souvent les groupes de se trouver un bouc émissaire.

L’auteure-dessinatrice relève, au gré de cette histoire, le sentiment de déracinement, les sacrifices que nous avons tous plus ou moins été tentés de faire pour s’intégrer, la tentation de vouloir se faire accepter par les mauvaises personnes et la crainte d’approcher les rejetés par peur du qu’en-dira-t-on.

Touchant, bien construit, servi par un dessin humoristique sans grande originalité mais bien maîtrisé, une bichromie noir et vert qui évoque à la fois la nature et le flashback tristounet… Un été d’enfer ! offre un bon moment de lecture mais manque d’un petit élément fictionnel qui aurait pu le rendre mémorable. Un goût de trop peu, donc.

Cette BD au format roman, de 256 pages, parue chez Rue de Sèvres, s’adresse à un public de grands enfants / jeunes ados ou les plus grands que la thématique interpelle.

Chronique par Joachim