"J'ignore tout de la musique que vous faites, mais j'ai l'impression que nous cherchons la même chose. Vous savez ce que c'est : vous êtes sur une scène, dans un vulgaire tripot et vous avez devant vous une troupe de mecs qui n'écoutent rien, qui se saoulent la gueule et tripotent leur copine. Quelqu'un baîlle. Et tout à coup il se passe quelque chose, vous faites vibrer une corde à l'intérieur de vos auditeurs. Devant la scène, tout se métamorphose. Le tripot crasseux a soudain disparu. Tu crées un monde. Les personnages de ta chanson deviennent vivants. Ceux qui t'écoutent ne sont plus les mêmes. Pour trois minutes, chacun d'entre eux sera quelqu'u'un d'autre. Un héros, un rebelle, un casse-cou. Le capitaine d'un bateau qui tourne en rond dans la tempête. Un assassin, un amant triste. Un jeune homme qui quitte son pays. Une jeune fille vouée à la mort, près d'une rivière. Un candidat à la mort dans son dernier couloir. Une star du rock." (le bluesman Robert Johnson s'adressant à Nick Cave, en rêve)
L’exercice biographique en bande dessinée est périlleux et peu ont vraiment réussi à tirer parti de ce médium pour offrir un autre regard sur des récits de vie. C'est pourtant un créneau dans lequel les éditeurs misent beaucoup depuis quelques années, puisqu'il assure à leurs ouvrages de continuer à se vendre au-delà de l'effet nouveauté, dans les "gift shops" de musées (BD biographiques de grands peintres par exemple) ou auprès d'un public de fans collectionneurs.
Nous avions relativement apprécié l'angle sans parti pris que l'auteur-dessinateur Reinhard Kleist avait porté sur Fidel Castro. Ici, c'est par contre exclusivement aux inconditionnels de ces icônes country et rock que s'adressent Johnny Cash : I see a darkness et Nick Cave : Mercy on me.
Il s'agit en effet de deux hommages mêlant des bouts de parcours, des extraits de chansons (non traduites en français) et des séquences oniriques ou métaphoriques. La lectrice ou le lecteur qui n'est pas encore familiarisé avec leurs répertoires ou leurs évolutions chronologiques décrochera très rapidement. Même en tant que connaisseur en musique, la narration semblera rythmée, mais tantôt confuse, tantôt poussive.
Quelques très belles scènes, un dessin en noir et blanc expressif ne rendent selon nous pas plus passionnantes ces 224 pages pour Cash, ou ces 304 pages pour Cave.
Nous avions relativement apprécié l'angle sans parti pris que l'auteur-dessinateur Reinhard Kleist avait porté sur Fidel Castro. Ici, c'est par contre exclusivement aux inconditionnels de ces icônes country et rock que s'adressent Johnny Cash : I see a darkness et Nick Cave : Mercy on me.
Il s'agit en effet de deux hommages mêlant des bouts de parcours, des extraits de chansons (non traduites en français) et des séquences oniriques ou métaphoriques. La lectrice ou le lecteur qui n'est pas encore familiarisé avec leurs répertoires ou leurs évolutions chronologiques décrochera très rapidement. Même en tant que connaisseur en musique, la narration semblera rythmée, mais tantôt confuse, tantôt poussive.
Quelques très belles scènes, un dessin en noir et blanc expressif ne rendent selon nous pas plus passionnantes ces 224 pages pour Cash, ou ces 304 pages pour Cave.
Bandes dessinées parues aux éditions Casterman