Editeur : Flammarion
“Que nous croyions à l’histoire d’Adam et Eve ou que nous la
considérions comme une fiction absurde, nous avons été créés à son
image.”
Professeur de littérature à Harvard, spécialiste de
Shaekespeare et auteur de Quattrocento (prix Pullitzer 2012 de
l’essai), Stephen Greenblatt expose cette fois l’influence du mythe
biblique des origines sur la perception des humains à différentes
époques. En effet, la représentation du premier couple et
l’interprétation de sa légende ont bien plus évolué au cours du
temps qu’on ne l’imagine.
Depuis le contexte dans lequel s’est
compilé et rédigé l’Ancien Testament (aux alentours du Ve siècle av.
J.-C., par des adeptes de Yahvé, très influencés par la mythologie de
cette Babylone qui les tyrannisa) à l’acceptation actuelle de
l’australopithèque Lucy comme étant notre ancêtre clairement
identifiable la plus lointaine, en passant par les réinterprétations décisives du mythe
par Saint Augustin au Ve siècle après J.-C.), les représentations
picturales au cours de l’Histoire de l’Art (Masaccio, Bosch, Titien, Dürer, van Eyck, Rembrandt...) ou la démonstration de Mary
Wollstonecraft (vers 1780) qui soutenait que l’histoire d’Adam et Eve a
toujours servi à justifier l’oppression des femmes… l'érudition et la plume fluide de Greenblatt rend décidément cet essai passionnant.
Un livre inspirant, pour qui s'intéresse à l’Histoire, la littérature, la peinture, la philosophie, la théologie ou la psychologie.
Chronique
par Joachim