Editeur : Phébus/libretto
La
quatrième de couverture de ce livre mise particulièrement sur l'aspect
très romantique d'un amour tragique, à la façon d'un Tristan et Iseult
moderne. Évidemment, l'histoire se passe en Irlande, pays de la
mélancolie et des dénouements funestes. Inishowen, c'est une péninsule
située à l'extrême Nord de la République d'Irlande. On a la rencontre
entre une américaine condamnée par un cancer, en quête de sa mère
biologique, et un vieux flic alcoolique, tendu et sur la touche. Tous
les deux ont passé la cinquantaine et peuvent compter allègrement leurs
nombreuses erreurs et désillusions bien au-delà des doigts de leurs
mains.
Elle,
a passé sa vie à militer pour la cause irlandaise sans vraiment avoir
vécu son histoire, à fermer les yeux sur les infidélités de son riche et
chirurgien de mari, à mentir, à s'enfuir, à se chercher. Lui, blasé et
égoïste, n'a jamais pu se remettre de la mort de son fils et a maintenu
longtemps sa fuite dans le boulot. Finalement, on se retrouve avec des
caricatures attachantes et agaçantes à la fois, qui se creusent une
histoire dans le terreau pluvieux d'une terre en souffrance.
Faut-il
avoir un attrait pour l'Irlande pour se mettre à la lecture de ce
bouquin? Oui, sans doute. On s'y fait prendre, le critique est a priori
bonne, et on se plonge ici dans l'espoir d'une belle épaisseur de
psychologie humaine dressée dans un paysage charismatique. Pourtant, Inishowen accumule les incohérences et les situations très peu crédibles, le tout dans une succession de clichés prévisibles.
La
plume de Joseph O'Connor reste ce qu'il y a à sauver, tout en restant
assez conventionnelle, elle apporte un peu plus de matière et
d'aspérités à ce qui semble en manquer à la base. Petit ouf.
Chronique par Virginie