Auteurs : Joannidès et Hé
Editeur : Glénat
Comme son nom l’indique, la collection "Les Grands Peintres" dresse des portraits d’artistes qui ont marqué l’Histoire de l’Art par une démarche novatrice, doublée d’une maîtrise totale. Divers auteurs et dessinateurs s’emparent d’une tonalité (réaliste, humoristique…) et d’une tranche de vie qu’ils jugent représentatives pour présenter le caractère de ces génies et de leur travail. Résumer tous les jalons biographiques en 46 planches aurait en effet été indigeste.
Dimitri Joannidès choisit même de tricher un peu avec l'Histoire (avec de petits anachronismes) en romançant la période 1426-1432 de celui qui est considéré comme le père de la peinture occidentale. Jean Van Eyck (1930-1441) est alors au service de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, tant comme peintre que comme diplomate international. Le duc, un stratège et un affairiste possessif, exige l’exclusivité et le secret du nouveau procédé pictural inventé par Van Eyck… L’offre alléchante d’un riche commanditaire gantois risque toutefois de changer la donne puisqu’il propose au peintre d’achever un ambitieux retable commencé par son regretté frère Hubert Van Eyck.
Le dessin réaliste de Dominique Hé - influencé par François Bourgeon (Les passagers du vent, Le cycle de Cyann...) - est adapté au récit, sauf dans les scènes d’action, aux onomatopées et représentations de mouvements maladroites.
Une lecture divertissante, dont l'intérêt est surtout de nous donner envie de redécouvrir ces oeuvres fascinantes qui ont créé la rupture avec l’école médiévale.
Chronique par Jean Alinea
