Editeur : Dargaud
Au fil des pages, Mathilde Ramadier a recueilli et rythmé les propos
du DJ mythique Laurent Garnier sur l'histoire de sa passion (de
l'enfance et l'explosion de la disco à la techno contemporaine, en
passant par la house de Manchester), ses références, les villes qui
l'ont marqué, mais plus globalement sur ce qu'est pour lui la musique
électronique et même sur une éthique du genre. Comme dans tout style
musical, la démarche créative importe. Quelques témoignages d'autres
"pointures" viennent compléter ces entretiens, formant un tout en mesure
de toucher le lecteur mélomane... et à vrai dire : quel que soit la
musique qu'il affectionne.
Mais Rêves Syncopés est bien plus qu'un entretien en profondeur.
N'étant personnellement ni grand connaisseur du travail de Laurent
Garnier, ni fan de techno, le présent ouvrage m'avait d'abord fait de l’œil par son graphisme très pictural, certains décors n'étant pas sans
m'évoquer ceux d'Alex Barbier, les suggestions aquarellées pouvant
quant à elles être comparées à celles de Pierre Duba (dans A Kyôto, par exemple).
Si le lien entre ce type de dessin et la musique de clubs n'était pas une évidence, force est de constater que le "mix" fonctionne extrêmement bien, tant dans les scènes de dancefloors que pour le face à face plus intimiste d'une interview radio. La narration aussi s'avère originale, composée d'images sans phylactères entrecoupées de cases de texte. On comprend qui parle en fonction de la couleur de fond.
Si l'ensemble reste sobre pour rester très lisible, le trait numérique s'invite souvent dans les images peintes à la main, les codes sont parfois détournés (cercle de K7, de vieux téléphone, de vinyle...), des éléments de flyers sont "samplés", le dessinateur Laurent Bonneau joue avec les limites entre figuration et abstraction, portant ainsi l'expérience de "Lolo" de manière cohérente.
Si le lien entre ce type de dessin et la musique de clubs n'était pas une évidence, force est de constater que le "mix" fonctionne extrêmement bien, tant dans les scènes de dancefloors que pour le face à face plus intimiste d'une interview radio. La narration aussi s'avère originale, composée d'images sans phylactères entrecoupées de cases de texte. On comprend qui parle en fonction de la couleur de fond.
Si l'ensemble reste sobre pour rester très lisible, le trait numérique s'invite souvent dans les images peintes à la main, les codes sont parfois détournés (cercle de K7, de vieux téléphone, de vinyle...), des éléments de flyers sont "samplés", le dessinateur Laurent Bonneau joue avec les limites entre figuration et abstraction, portant ainsi l'expérience de "Lolo" de manière cohérente.
Rêves Syncopés est un livre qui se ressent, la force évocatrice des
images percute et fait vibrer. Alors, si même un non-fan de techno tel
que moi s'enthousiasme pour cette bande dessinée, je suppose qu'il fera
figure d'incontournable pour tout aficionado de musiques électroniques.