Editeur : Atrabile
Ce recueil de tranches de vies liées entre elles parlent d’interdépendance, de la solitude, des liens sociaux et familiaux de l’être humain. Il évoque aussi les petits travers comme les tics ou les obsessions, la culpabilité ou les regrets. Et aussi les blessures, les attentes déçues, les sentiments tiraillés, les amours platoniques, les obligations et les choix de vie qui s’en écartent. La vie, la mort.
En presque 250 pages, le coréen Kim Hanjo fait un tour d’horizon personnel de préoccupations finalement très communes et dresse une chronique du quotidien douce amère. Une agréable lecture pourtant, cela grâce à un dessin semi-réaliste (en noir et blanc) qui, tantôt, se fait descriptif, s’attardant très justement sur l’expression non-verbale des personnages, leurs visages, leurs postures et qui, tantôt, devient plus évocateur, se distancie du texte pour s’attarder sur tel détail de décor qui confère aux mots des tonalités supplémentaires de pleins, de vides. Des réminiscences visuelles de l’Histoire et de la Culture permettent aussi parfois de varier des atmosphères.
On pourrait presque appeler La mémoire du corps une bande dessinée de compassion, incitant à comprendre des vécus et ressentis différents.
Chronique par Jean Alinea