Editeur : Glénat
Une vieille femme inconnue meurt dans les bras du pianiste Stan, en pleine rue, après l’avoir appelé par son nom, lui demandant de la rejoindre et lui confiant une photo ancienne et une bague ornée d’un scarabée. Bouleversé et désireux de résoudre ce mystère, le jeune homme sollicite sa fiancée, Bertille, pour ses recherches. Elle y voit l’occasion de se rapprocher de son aimé trop peu présent, tandis que ses pensées à lui seront inexorablement tournées vers celle qu’il ne connaît pas encore… d’autant que le couple trouvera le moyen de se téléporter au début du XXe siècle et que la rencontre aura bien lieu.
Laurent Vicomte, dessinateur du premier et inoubliable cycle de La balade au bout du monde (sur scénario de Makyo, chez Glénat) nous offrait à lire en 1997 cette éblouissante introduction de la série Sasmira (intitulée L’appel et d’abord parue aux Humanoïdes Associés). Non seulement cette intrigue de passion amoureuse traversant les âges était captivante (très proche de l’esprit de La Balade) mais le graphisme du dessinateur semblait à son apogée. Le public fût conquis sans mal… et puis… plus rien jusqu’à la fin 2011 ! Il y eût bien des esquisses et des premières planches crayonnées circulant sur la toile, des délais promis - finalement non tenus - , un rachat de droits entre éditeurs, des rumeurs, mais plus grand monde n’espérait encore réellement cette suite, Vicomte semblant privilégier d’autres activités que la bande dessinée.
Et de fait, si on reconnaît sa patte dans les premières planches de La fausse note, il ne se chargera ensuite plus que du scénario, confiant à un certain Claude Pelet la réalisation du trait et à Patricia Faucon celle des couleurs. Le découpage se fait alors plus classique et les physionomies plus hésitantes, décevant quelque peu nos attentes. Mais si le dessin n’est plus virtuose, il est de relative bonne tenue et reste surtout au service d’un récit qui maintient le suspense, nous faisant languir sur la nature réelle de la belle Sasmira.
Un troisième tome (sur les quatre prévus) paraîtra-t-il dans un délai raisonnable ? En tout cas, pour le délai court, c’est râpé, Claude Pelet ayant exprimé la nécessité de se consacrer pour l’heure à une série qu’il co-signe avec Jean-Blaise Djian (Le destin des Algo-Bérang).
Un tome de transition, donc, un chouïa en deçà de nos espoirs, mais qui ne gâche pas réellement notre intérêt pour la série.
Chronique par Jean Alinea