Auteurs : Renders, Lapière, Reynès...
Editeur : Dupuis
A l'ère de l'âge d'or des séries TV anglo-saxonnes et du succès des manga, des auteurs de bandes dessinées européens se mettent au travail de studio.
Si on savait qu'il existait parfois des associations et des assistants pour assurer la régularité des séries à succès et leurs spin-off, ce fonctionnement n'a quasiment pas été observé jusqu'ici dans le cadre du lancement d'une nouvelle saga. Le phénomène du Décalogue (scénarii de Giroud, chez Glénat), avec son alternance de dessinateurs, est passé par là... et le principe est poussé plus loin avec le thriller d'anticipation Alter Ego.
Grâce à la magie du web, le réalisateur-scénariste belge Pierre-Paul Renders a rassemblé autour de lui le compatriote et scénariste confirmé qu'est Denis Lapière (Le Bar du Vieux Français, Charly, etc.) ; le directeur artistique français Mathieu Reynès, qui conçoit également le graphisme des personnages, tout comme Emil Zuga et l'espagnol Efa ; deux autres dessinateurs pour les décors (le français Benjamin Benéteau et l'italien Luca Erbetta), sans oublier une coloriste (Albertine Ralenti, qui avait fait ses preuves sur les Koma) et un assistant.
En quelques mois à peine, six albums, constituant un premier cycle, sont parus. Six albums, six héros, six points de vue. Chaque tome est lisible indépendamment, dans l'ordre souhaité par le lecteur, constituant une pièce pour reconstituer le puzzle de l'intrigue globale. Une intrigue en forme de complot captivant, axée autour du thème d'une découverte scientifique majeure et maintenue secrète par une multinationale qui orchestre de manière de plus en plus contrôlée et dramatique le destin de ses cobayes humains.
Si Le Décalogue nous faisait découvrir des pattes graphiques très différentes, Alter Ego opte pour une charte graphique semi-réaliste stricte et cohérente de bout en bout, quitte à ne pas proposer de grande originalité visuelle.
Un divertissement comparable à une bonne série télé.