Sélection de livres de contes, partie 2

La Reine des Neiges
Auteurs : Andersen et Blanquet
Editeur : Gallimard
Les contes de Perrault
Auteur : Perrault et Hausman
Editeur : Dupuis

Créateur d’univers et de personnages terrifiants et/ou terrifiés, de bandes dessinées horrifiques en ombres chinoises, Stéphane Blanquet a une patte (velue) immédiatement reconnaissable qui ne laisse personne de marbre. 

Comme pour le splendide Hänsel et Gretel (des frères Grimm) illustré par Lorenzo Mattotti*,  la majorité des parents refusera probablement de présenter un livre aussi noir à leur progéniture. C’est compréhensible, d’autant que l’éditeur le recommande dès 5 ans, ce qui est tout bonnement inadapté. 

Cependant, les contes ne sont-ils pas faits pour réveiller la peur et la force de pouvoir la surmonter ? Et puis, l’auteur réinsuffle vraiment un souffle (glacial) à un conte qui ne mérite pas les traitements visuels aseptisés qu’on a pu voir parfois. Les grands, ceux qui sont amateurs de beaux livres singuliers, seront ravis. Les enfants aussi, à condition d’avoir au minimum 7 ans et d’être vaccinés contre les interprétations cauchemardesques. Blanquet ne cherche en effet pas à rassurer son public : d’entrée de jeu, la première page illustrée est bien torturée. Mais pas de panique, l’artiste officie dans un registre quand même plus "soft" qu’à l’accoutumée.

L’histoire est celle d’un petit garçon tout bleu, frigorifié, le cœur en bloc de glace. Il ne s’en rend néanmoins pas compte car le baiser de la Reine des Neiges lui a enlevé tous les désagréments de la sensation de froid.

A noter aussi la réédition, par les éditions Dupuis, d’un premier tome de l’intégrale des contes que Charles Perrault a collationnés au XVIIe siècle et illustrés à la fin des années 1970 par René Hausman, bien connu pour ses bestiaires ou ses bandes dessinées (Laïyna, Les trois cheveux blancs…). Le maître belge qui offre son interprétation graphique à Barbe Bleue, Cendrillon, Le Petit Poucet ou Le Petit Chaperon Rouge, forcément, ça en jette… mais cette beauté est finalement presque aussi obscure que celle de Blanquet, même si plus classique.