Auteurs : Frank Giroud et HomsEditeur : Dupuis
Clovis Chaumel a une vie rangée, avec femme et enfants. Pourtant, quelque chose enfoui dans son enfance semble le tarauder... et ressurgir suite à une visite inopinée au musée : alors qu'il contemple l'Angelus de Millet, il est pris d'un malaise soudain. A partir de là, comme Salvador Dali avant lui, il se prend de passion pour ce tableau et tente de percer à jour son vrai sens.
En quête de la vérité, il se met à changer. L'être effacé se réveille de sa torpeur, épaulé par Evelyne, la professeur d'arts plastiques du collège.
Les auteurs nous content une histoire originale dans son fait déclencheur : une toile de maître du XIXe siècle. Celle-ci sert ensuite de fil rouge et l'enquête autour de sa signification fait évoluer l'action d'une manière très intrigante qui permet de maintenir l'attention.
L'énigme artistique suscite d'autant plus l'enthousiasme qu'elle est véridique : l'Angelus de Millet renferme effectivement un mystère qui est ici habilement mélangé à l'intrigue personnelle du héros. Cependant, malgré sa maîtrise scénaristique, Frank Giroud conserve la fâcheuse tendance à manquer d'audace en seconde partie de ses récits : quelques indices trop prématurément disséminés et des rebondissements de facture trop classique débouchent sur une fin certes touchante et pas mal menée... mais qu'on aurait espérée plus émouvante et marquante.
La vraie révélation de ce diptyque, c'est surtout le dessin de Homs, impeccable de bout en bout, créant - avec des personnages assez réalistes et attachants, des décors fouillés et des couleurs aux tons un peu passés - une ambiance douloureusement nostalgique qui sied parfaitement à l'ensemble.
Chronique par Yves et Jean
