ROMAN : Un roman français

Auteur : Frédéric Beigbeder
Editeur : Grasset
 
Etre ou ne pas être un auteur controversé… Parfois, le monde littéraire me fait penser à cette roue où l’on fixe un(e) brave volontaire qui attendra sans broncher les assauts d’un lanceur de couteau. Je vous laisse deviner qui sont ces braves volontaires… Mais je me demande toujours qui fait tourner la roue.

Un Renaudot pour Beigbeder, finalement, ça rentre un peu dans le cours des choses. Ce n’est ni surprenant ni choquant. C’est.  Avec son roman biographique – ou autobiographie romancée –, il garde un style léger, un peu pathétique parfois, un peu piquant à d’autres moments, nous laissant dans l’alternance perpétuelle de l’agacement et de l’amusement. On observe ce vrai-faux personnage jouer le sensible ou le cynique, le blasé ou l’assoiffé affectif. On se souvient avec lui d’une époque qu’on a connue ou pas. Beigbeder n’initie pas un genre avec Un roman français mais il se l’approprie, comme bien d’autres l’ont fait avant lui.

Et ce roman, c’est un roman où on décèle une tentative d’authenticité, une pseudo-rédemption un brin maladroite (et sans doute pas vraiment aboutie). C’est l’histoire d’un homme qui tente de recoller quelques morceaux et de les réarranger à sa façon, pour guérir de l’humiliation et d’un sacré moment de solitude. C’est un passé revisité depuis une cellule de prison, où il se retrouve enfermé pour avoir commis une connerie bourgeoise de noceur prétentieux.

"Ma vie n’est pas plus intéressante que la vôtre. Mais elle ne l’est pas moins." Voilà ce que nous dit Beigbeder pour se justifier, peut-être, de parler de lui alors qu’on l’accuse souvent d’abuser du sujet.

C’est pourtant avec un plaisir serein qu’on lit Un roman français, si l’on se détache de l’aura médiatique qui rend la vision de ce livre pas toujours très nuancée. 

Chronique par Virginie


N.B. : Lisez aussi notre chronique à propos de Premier bilan après l'Apocalypse, du même auteur.