ESSAI : Premier bilan après l'Apocalypse


Auteur : Frédéric Beigbeder
Editeur : Grasset
423 p.


L'apocalypse, ce serait l'édition numérique, avec tous ses écrans, ses i-machin(e)s, ses pods et ses pads. Beigbeder saute sur l'occasion pour publier sa  liste d'incontournables sur papier. Il avertit dans sa préface: "...toute version disponible autrement que sur papier est une version fausse ou piratée. Si je vous surprends à lire ceci sur un écran, c'est ma main dans la gueule. Compris ?!" Nous voilà dûment avertis.

Comme pour toute sélection, l'arbitraire est roi. De même que la mauvaise foi: "j'avais envie de dresser un hit-parade subjectif, injuste, bancal, intime."

À mon sens, ce livre est une réussite complète. Le jeune auteur (né en 1965) mène peut-être un combat d'arrière-garde, mais il possède son sujet. Les critiques sont courtes, érudites, souvent drôles, personnelles. On peut discuter certains choix. Parmi les auteurs cités, un nombre assez incroyable de suicidés ("Ernest Hemingway s'est marié quatre fois et suicidé une fois"). De très nombreux classiques (Henry Miller, Salinger, Gide, Colette, Bataille, ...) côtoient des auteurs moins connus ou carrément dégénérés (aucun nom pour ne faire de peine à personne). Et où je ne suis absolument pas d'accord, c'est la première place de American Psycho de Bret Easton Ellis. Une probable provocation de l'écrivain. À qui je demanderai une participation dans les frais des nombreux livres que je compte me procurer. Me voici paré pour quelques années.

À signaler un chapitre délirant sur le premier album du groupe de rock Téléphone.


Amitiés futuristes,

Guy.


N.B. : Lisez aussi notre chronique à propos de Un roman français, du même auteur.