BD : Le réseau bombyce - T3 : Stigmates

Auteur : Cécil
Editeur : Les Humanoïdes Associés




Un peu comme dans Les Cités Obscures, architectures Art Nouveau et modes vestimentaires Belle Epoque fusionnent avec la science-fiction. La comparaison avec l’univers de Schuiten et Peeters s’arrête là, car la trame de Cécil – aidé dans un premier temps par Corbeyran - relève d’une tragédie steampunk où seul le dessin très détaillé fait dans la dentelle. "Ames sensibles s’abstenir", comme on dit.

Eustache, jeune homme instable, et son comparse Mouche sont des cambrioleurs expérimentés, faisant appel à des stratagèmes très sophistiqués et signant leurs méfaits d’une carte en forme de papillon (d’où « bombyx », dont l’appellation ancienne était« bombyce »).
Un jour, pensant être sur un gros coup en s’étant introduits dans l’imposante propriété d’un certain Baron Guillaume Bernard de Harcourd, nos "héros" vont mettre la main sans le savoir sur un document filmographique pour le moins compromettant : un "snuff movie", autrement dit de la pornographie sordide tournant au meurtre.

Le Réseau Bombyce, série originale, notamment grâce à son graphisme époustouflant et des psychologies de personnages interpellantes, a beaucoup fait parler d’elle lors de la parution du premier tome, en 1999. Le second tome, en 2002, maintint le niveau et le suspense… et ensuite ce n’est pas moins de huit années qu’il aura fallu attendre pour connaître une suite… qui s’avère aussi être le dénouement. De l’aveu du dessinateur, qui scénarise quasiment seul ce final, un premier cycle était au départ prévu en quatre tomes, et se serait volontiers vu prolongé par un récit faisant référence à la Première Guerre Mondiale et ses séquelles. Mais le sort en a décidé autrement : apparemment dû aux difficultés financières des Humanoïdes Associés, Cécil s’est vu obligé de boucler la série en un troisième album. Un album dense, aux planches impressionnantes, méticuleusement réalisées, mais qui ne parvient pas à relever le défi d’une réussite scénaristique.

J’ai refermé le bouquin avec une grosse déception qui s’accommode très mal de la noirceur finale de ce récit.

Chronique par Jean Alinea