De Renaud Dillies, j’avais déjà lu le très touchant Betty Blues (paru en 2003 chez le même éditeur) avant de lire ce Mélodie au Crépuscule (2006). Ces deux albums présentent de nombreuses similitudes : il y est à nouveau question de personnages animaliers, de désillusion amoureuse, et de musique jazz.
C’est grâce à la rencontre fortuite avec le gitan et guitariste Tchavolo, que l’échassier Scipion Nisimov reprendra le violon et son existence en main… Plaquant sa vie sordide de fonctionnaire et d'amant cocu, il sillonnera les routes du monde à la poursuite de son nouvel ami et suivra le cours de ses rêves.
Les clins d’œil sont nombreux dans Mélodie au crépuscule : le guitariste tzigane rend hommage à Django Reinhardt ; le vieux lapin, chef de service au bureau des retards, dévoile le tragique destin de celui qui autrefois, courait prestement dans Alice au pays des merveilles ; et la bureaucratie oppressante n'est quant à elle pas sans évoquer celle de Brazil (le chef-d’œuvre du cinéaste Terry Gilliam).
Le dessin personnel, le jeu avec les cases, les couleurs… tout concourait à faire de cet album une réussite absolue. Dommage qu'il s'achève sur une note moins convaincante. C'est surtout dans ses dénouements que Renaud Dillies a encore à se parfaire.