Amateurs d’ouvrages inclassables, tels par exemple 40 jours dans le désert B de Moebius, Sous le manteau est fait pour vous (et moi).
Miss Va-Nu-Pieds, le précédent ouvrage de Sylvie Fontaine (2007) nous emmenait dans la quête d’identité d’une jeune femme dans la jungle urbaine, la jungle de son imagination et la jungle tout court. Au rythme d’une image noir et blanc par page. Un très beau livre, très pur, très graphique, qui donne envie d’être reconsulté régulièrement… mais dont le dénouement me semblait peut-être un peu simpliste.
Sous le manteau marque une nouvelle évolution pour l’auteure.
On y retrouve certes une continuité thématique : usant d’allégories, elle traduit une quête identitaire dans une société qui va à vau-l’eau.
Mais les images ne se lisent plus ici comme une suite de cases de bande dessinée. Les pages de gauche présentent de courts textes enluminés, faisant face à de grandes illustrations. Les dessins – en bichromie - sont plus fouillés, plus symbolistes, plus abstraits. De vraies œuvres d’art.
Les textes, poétiques, ne semblent là que pour servir de fil rouge, par contre. Ils sont empreints de sentiments désespérés durant les trois quarts de l’ouvrage. La courte dernière partie ne parvient pas vraiment à offrir au lecteur qui s’apprête à refermer le livre le souffle optimiste voulu.
En conclusion, je définirais Sous le manteau comme un très bel art-book thématique, dont la lecture du texte me semble facultative.
Chronique par Jean Alinea