Auteur : Julia MustéEditeur : MaelströmParler de la poésie ou plutôt n’en rien dire. Laisser les mots couler à pic dans notre conscient-inconscient. Murmures, cris, sauvagerie, silence. Quand les mots nourrissent, hydratent, bercent, secouent, étranglent, nouent.
C’est ainsi que ça doit être.
DansLa nuit des singes, le sombre, le bleu. Se laisser dévorer, petit à petit. Un univers dans ces pages. Ces mots le sont, assemblés, ténus ou forts, déchirés ou simplement affaiblis par eux-mêmes. La musique n’y chante pas, elle gronde, sourde, froide, inflexible.
Complètement absorbée, dans ce courant hypnotique :
« (…) d’ailleurs c’est bleu déjàtrop de large et un point bleulà-basen ligne de rêveil faut croirela moindre respirationpour en faire un combattrop de force trop de viequelque part dans tes jambestoi perdue sur lagunebientôt dans la nuits’enfonce dans le sable l’errante(…) »« (…) bleu c’est singe bleu c’est malet toutes les larmes à venirun tourbillon d’eaux profondesquand la mer soufflera naufragec’est classique c’est creuxc’est ténèbres et puis aprèstout sera comme çadans la noyade finaleparce que c’est mon tourle bleu c’est mon touret je te suis »C’est simple, c’est évident : lire et sentir, entendre et être sourd. Ca fonctionne, ça contamine. J’ai entendu, j’ai senti.
Julia Musté a fondé le webzine Le Grand Incendie et dirige la revue PYRO. Elle a déjà publié Le Chemin qui marche aux éditions Ecrits des Forges (2008).