Auteurs: Divers
Editeurs : Drugstore, Soleil, Frmk, La Boîte à Bulles


Ainsi, alors que le film est actuellement à l’affiche, le chaland se baladant dans les librairies sera inévitablement attiré par des ouvrages autour du monde d’Alice, ouvrages à la beauté formelle manifeste. La bande dessinée signée Leah Moore (la fille d’Alan), John Reppion et Erica Awano (éditions Soleil pour la version française) se veut proche du texte de Lewis Carroll et un hommage aux illustrations originales de John Tenniel… mais à la sauce manga,

Une autre bande dessinée, alliant fidélité et modernité, est l’adaptation de David Chauvel et Xavier Colette (chez Drugstore). Le dessin y est à mon sens encore plus attrayant, dans la même veine que celui d’Enrique Fernandez (avec qui Chauvel avait adapté Le Magicien d’Oz, chez Delcourt)

Une bande dessinée audacieuse qu’il n’aurait probablement pas renié est Le songe de Siwel. S’inspirant de plusieurs classiques de la littérature, de Dante à Shakespeare, en passant par Dumas, Stevenson… et Trondheim (!), c’est surtout du ton foldingue d’Alice au pays des merveilles dont toutes les pages semblent imprégnées. Voici l’intro rien que pour vous en convaincre :
Siwel, jeune fille volontaire et naïve, jouant avec son cerceau, évite de peu de se faire heurter par une voiture grâce à Lapinot. En effet, très en retard et soucieux de trouver « l’ambassade » (cf. Lapinot et les carottes de Patagonie), il bouscule la fillette, lui évitant l’accident. Toute excitée et intriguée, elle poursuit l’animal dans une mystérieuse bibliothèque… et c’est dans ce sombre dédale que démarre un voyage onirique qui lui fera rencon

Un beau livre au format à l’italienne (horizontal), aux dessins humoristiques, spontanés, mignons et à la jolie mise en couleur à l’aquarelle qui crée une atmosphère très poétique. Il réside des imperfections, comme cette surabondance de jeux de mots (parfois faciles), mais ce duo de jeunes auteurs, Enfin Libre (composé de David Barou au dessin et de Philippe Renaut au scénario), réussit une œuvre attachante.
Chronique par Jean Alinea