Auteurs : Jodorowsky et Theo
Editeur : Delcourt
Alejandro Jodorowsky se faisant âgé, il ne se lance plus comme auparavant dans des séries au long cours. Ainsi, après avoir pris 4 tomes pour romancer les dérives de l’église sous Borgia (avec Manara au dessin et dont le dernier tome devrait paraître bientôt chez Drugstore), le prolifique scénariste se limite à deux volumes pour narrer la violence, les trahisons et autres dépravations de la cour papale du pédéraste Julius II. On est dans la suite chronologique du cycle Borgia. On retrouve d’ailleurs certains de ses personnages (César Borgia, Machiavel).
Cette réinterprétation de l’histoire est forcément dure et crue mais tout aussi passionnante. Jodo est bien parti pour réussir son pari. "La vérité sera toujours plus terrible que l’imagination des hommes. (…) J’ai décidé de raconter l’histoire des trois fondateurs de l’Eglise de la Rennaissance parce qu’ils sont les inventeurs du système de la mafia. Ils ne comptaient que sur les membres de leur famille. Même s’ils s’assassinaient allègrement entre eux ! Borgia et Della Rovere sont les ancêtres du Parrain de Coppola. (…) La mafia d’aujourd’hui est la fille de l’Eglise d’hier. Eglise qui n’hésitait pas à se mêler de politique. Si, durant ma jeunesse au Chili, j’ai parlé espagnol, c’est parce que Borgia, par le traité de Tordesillas en 1494, décida que le Brésil serait attribué aux Portugais, le Mexique et le Chili aux Espagnols ! En Espagne et en Italie, l’Eglise d’aujourd’hui se mêle encore de politique. C’est toujours une catastrophe."
Theo est un dessinateur italien dont le graphisme sert à merveille le récit de Jodo. Les mises en pages sont classiques mais parfaitement rythmées, beaucoup d’ambiances colorées sont insufflées aux décors et d’expressivité aux personnages. Bien sûr, en vue d’un impact visuel en adéquation avec les canons de notre époque, il y a une esthétisation pas toujours réaliste des corps, notamment féminins. Alejandro Jodorowsky commente d’ailleurs très justement à ce propos : "Heureusement, sinon nous ne verrions que des naines ! Les peintres de tout temps ont dessiné des corps féminins en phase avec leur époque. Je vais vous dire un secret : le corps féminin n’existe pas, il est façonné, inventé époque après époque par les hommes. Aujourd’hui, la mode est aux squelettes vivants. Normal, les créateurs de mode, homosexuels, éliminent la chair féminine au profit d’une conception esthétique pure des descendantes d’Eve. D’où les modèles anorexiques actuels, qu’on commence à contester, mais encore bien trop timidement !"
Gageons que le deuxième tome soit à la hauteur de nos espoirs. À noter : Jodo entamera ensuite l’écriture d’un cycle de deux ou trois albums sur la vie de Jean de Médicis, fils de Laurent le Magnifique, qui fut pape sous le nom de Léon X de 1513 à 1521.
Cette réinterprétation de l’histoire est forcément dure et crue mais tout aussi passionnante. Jodo est bien parti pour réussir son pari. "La vérité sera toujours plus terrible que l’imagination des hommes. (…) J’ai décidé de raconter l’histoire des trois fondateurs de l’Eglise de la Rennaissance parce qu’ils sont les inventeurs du système de la mafia. Ils ne comptaient que sur les membres de leur famille. Même s’ils s’assassinaient allègrement entre eux ! Borgia et Della Rovere sont les ancêtres du Parrain de Coppola. (…) La mafia d’aujourd’hui est la fille de l’Eglise d’hier. Eglise qui n’hésitait pas à se mêler de politique. Si, durant ma jeunesse au Chili, j’ai parlé espagnol, c’est parce que Borgia, par le traité de Tordesillas en 1494, décida que le Brésil serait attribué aux Portugais, le Mexique et le Chili aux Espagnols ! En Espagne et en Italie, l’Eglise d’aujourd’hui se mêle encore de politique. C’est toujours une catastrophe."
Theo est un dessinateur italien dont le graphisme sert à merveille le récit de Jodo. Les mises en pages sont classiques mais parfaitement rythmées, beaucoup d’ambiances colorées sont insufflées aux décors et d’expressivité aux personnages. Bien sûr, en vue d’un impact visuel en adéquation avec les canons de notre époque, il y a une esthétisation pas toujours réaliste des corps, notamment féminins. Alejandro Jodorowsky commente d’ailleurs très justement à ce propos : "Heureusement, sinon nous ne verrions que des naines ! Les peintres de tout temps ont dessiné des corps féminins en phase avec leur époque. Je vais vous dire un secret : le corps féminin n’existe pas, il est façonné, inventé époque après époque par les hommes. Aujourd’hui, la mode est aux squelettes vivants. Normal, les créateurs de mode, homosexuels, éliminent la chair féminine au profit d’une conception esthétique pure des descendantes d’Eve. D’où les modèles anorexiques actuels, qu’on commence à contester, mais encore bien trop timidement !"
Gageons que le deuxième tome soit à la hauteur de nos espoirs. À noter : Jodo entamera ensuite l’écriture d’un cycle de deux ou trois albums sur la vie de Jean de Médicis, fils de Laurent le Magnifique, qui fut pape sous le nom de Léon X de 1513 à 1521.
Chronique collective de la rédaction Asteline