Auteur : Prudhomme
Editeur : Futuropolis
Editeur : Futuropolis
Après sa collaboration vaudevillesque avec Rabaté*, David Prudhomme change complètement de registre. Son dessin, qui était efficace mais picturalement assez laid dans La Marie en plastique* (chez le même éditeur) se dévoile dans Rébétiko : un trait plus sensible et un travail de couleurs à l’eau, avec ambiances par jeux d’ombres, lui confèrent des finesses insoupçonnées.
L’auteur parvient à nous intéresser à l’histoire du rébétiko, sorte de blues grec né dans les années 1920 (l’histoire ici se déroule par contre dans les années ’30), méprisé et victime d’une censure d’état. Ces chants de dandys nomades et fauchés, accompagnés d’instruments à cordes nommés bouzouki et baglama, ainsi que du tambourin, étaient dansés dans les "tékés", fumeries de haschisch des quartiers pauvres et malfamés d'Athènes et du port du Pirée.
Tout ça est très bien, et vous aurez remarqué que la grande majorité de mes confrères journalistes ne tarissent pas d’éloges à propos de cet ouvrage qu’il ne serait pas de bon ton de critiquer. Pourtant, ça manque selon moi quand même d’un truc fondamental : pas une seule seconde, Prudhomme ne parvient à rendre attachants ses personnages de petites frappes macho. A vrai dire, j’ai éprouvé plus de sympathie pour certains personnages secondaires que pour les protagonistes.
Quand je ne m’attache pas à des personnages, le sujet peut bien être intéressant et insolite, le travail peut être admirable (et il l’est)… ça m’ennuie ferme ! Jusqu’à la fin j’ai espéré un moment d’émotion, mais je n’ai rien vu venir dans les yeux embrumés des musiciens dépeints ici.
Tout ça est très bien, et vous aurez remarqué que la grande majorité de mes confrères journalistes ne tarissent pas d’éloges à propos de cet ouvrage qu’il ne serait pas de bon ton de critiquer. Pourtant, ça manque selon moi quand même d’un truc fondamental : pas une seule seconde, Prudhomme ne parvient à rendre attachants ses personnages de petites frappes macho. A vrai dire, j’ai éprouvé plus de sympathie pour certains personnages secondaires que pour les protagonistes.
Quand je ne m’attache pas à des personnages, le sujet peut bien être intéressant et insolite, le travail peut être admirable (et il l’est)… ça m’ennuie ferme ! Jusqu’à la fin j’ai espéré un moment d’émotion, mais je n’ai rien vu venir dans les yeux embrumés des musiciens dépeints ici.
Chronique par Jean Alinea
* Lisez l'avis de la rédaction à propos de
La Marie en plastique et La traversée du Louvre,
par le même dessinateur.
La Marie en plastique et La traversée du Louvre,
par le même dessinateur.