Traffic - T01 : Contre la montre

Auteurs : Kerfriden & Robin
Editeur : Bamboo



Contre la montre est le premier opus d’une série qui devrait en compter cinq. Traffic, puisque c’est ainsi qu’elle s’appelle, croisera le destin de personnages qui auront pris place à bord du même train ou se seront croisés dans la même gare, pour des raisons diverses. Comme le dit la bande annonce, on suivra l’histoire de « cinq personnes dont la vie va être profondément bouleversée. »

En suivant Makkal Nadaïev, le tome 1 choisit la voie du thriller mouvementé et… chronométré. Ce chauffeur de locomotive a choisi de quitter son poste pour aller travailler dans une filiale. Mais il ne se doute pas que quelqu’un l’espionne et a pour lui d’autres desseins. Après avoir été drogué et charcuté par un chirurgien plus doué en électronique qu’en médecine, il se rend compte qu’il n’est plus seul : une voix l’accompagne qui est prête à lui faire réaliser ce qu’elle a prévu sous peine de l’exécuter. Car Makkal n’est que l’outil involontaire d’une machination qui vise à contrecarrer les plans que d’autres nourrissaient en haut lieu.

Contre la montre a une composante futuriste assez inattendue. L’idée de la bombe embarquée in vivo avait été délaissée par Hollywood depuis un moment, comme l’idée de la caméra, d’ailleurs. Ajoutez à ça un ingrédient quasiment antinomique : le chemin de fer. Avec tout le respect que je dois à la SNCF et ses TGV, j’ai du mal à y voir le nec le plus ultra de la technologie. Et les enjeux, même si économiquement plausibles, m’excitent modérément. Alors, allier la science-fiction au… train a vraiment de quoi m’étonner, d’autant que les locomotives de l’album ont à peine l’air plus modernes que de vieilles michelines.

Evidemment, ces bizarreries de scénario n’empêchent pas l’efficacité : l’intrigue est rondement menée, et à défaut d’être original, le dessin de Malo Kerfriden est percutant comme il faut dans les scènes d’action et d’accidents.

Il y a juste que je n’avais pas besoin de lire une histoire qui donne tellement l’impression de déjà-vu. Bruce Willis, Tom Cruise ou Colin Farrell ont déjà entièrement vidé le genre du Monsieur-tout-le-monde-sauve-sa-peau-montre-en-main-et-acessoirement-celle-des-autres.

Gageons que ceux qui aiment passer un moment de lecture mouvementé sans trop se poser de questions trouveront le voyage agréable. Espérons surtout que les épisodes à venir manieront moins de poncifs et qu’ils tisseront des liens plus intéressants entre les prochains protagonistes.

Chronique par Yves